Le détaillant montréalais Reitmans (T.RET) est sur le point de réaliser une acquisition dans le secteur du vêtement. La cible en question est canadienne et est présente au Québec.

C'est ce que le grand patron, Jeremy Reitman, a révélé en entrevue hier, ajoutant qu'il faut s'attendre à une annonce en ce sens au plus tard à l'automne.

«Nous sommes davantage acheteurs que vendeurs», dit l'homme de 65 ans, précisant qu'il y a plus d'un dossier à l'étude.

Un analyste fait remarquer que la plupart des acquisitions effectuées par la société au fil des ans ont été réalisées lorsque la cible se trouvait sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, donc que Reitmans a généralement pu obtenir une bonne valeur pour son investissement.

L'entreprise exploite aujourd'hui plusieurs bannières, dont Reitmans, RW&Co, Thyme Maternité, Penningtons et Addition Elle.

Hier, les investisseurs ont bousculé le titre, qui a cédé 6,6%, à 8,29$, dans la foulée de la publication mardi soir de la performance financière des mois de février, mars et avril (un trimestre généralement faible chez Reitmans).

Résultats décevants

Les résultats trimestriels n'avaient rien d'éclatant dans un contexte difficile pour le commerce de détail de façon globale. Ce qui semble avoir davantage chicoté Bay Street, c'est le fait que le trimestre d'été, habituellement le meilleur de l'exercice chez Reitmans (environ 30% du bénéfice d'exploitation pour l'année), commence sous pression.

Les ventes du mois de mai ont reculé de 4,7%, et les ventes des magasins comparables affichent un repli de 5,5%. «Ce début de trimestre décevant place les prévisions à risque pour l'ensemble de l'exercice», commente Tal Woolley, analyste chez RBC.

«Si le trimestre en cours devait s'avérer faible, il deviendrait difficile pour l'entreprise de garder les profits de l'exercice au même niveau que ceux de l'an passé. À moins que les ventes s'améliorent de manière significative en juin et en juillet, je m'attends à voir davantage de soldes en magasins pour faire baisser les stocks.»

Chez BMO, John Morris fait toutefois valoir que le mois de mai l'an passé avait été solide, ce qui rend la pente plus abrupte pour les comparaisons.

Le nouveau repli du titre en Bourse hier pousse par ailleurs le rendement du dividende un peu plus près de la marque des 10%, un niveau qui ajoute à l'importance de relancer l'entreprise.

«Les actionnaires se font payer un montant attrayant pour attendre, mais si les résultats ne s'améliorent pas, le dividende pourrait être menacé éventuellement», dit l'analyste John Morris, de RBC.

Tal Woolley, qui a fait passer son cours cible de 18$ à 12$ puis à 10$ depuis deux mois, estime que les gestes faits par la direction ne sont pas suffisamment convaincants pour mériter une recommandation d'achat.

Reitmans est contrôlée par la famille Reitman (les frères Jeremy et Stephen).