Les consommateurs américains ont moins dépensé que prévu dans les magasins Wal-Mart (WMT) au premier trimestre, conduisant le numéro un mondial de la distribution à annoncer jeudi des résultats décevants mais aussi des prévisions inférieures aux espoirs de Wall Street.

Le bénéfice net a augmenté de 1,1% à 3,78 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l'année, mais le bénéfice ajusté par action, qui sert de référence sur le marché, est ressorti 1 cent en dessous de la prévision moyenne des analystes, à 1,14 dollar.

Le chiffre d'affaires de Wal-Mart a lui aussi progressé moins que prévu, de 1% à 114,19 milliards de dollars, quand le marché espérait le voir grimper jusqu'à 116,42 milliards.

Le groupe a été particulièrement plombé par ses magasins américains, dont les ventes ont reculé de 1,4%.

«Les ventes ont été mises sous pression en premier lieu par des délais dans les remboursements d'impôts (dont nombre de contribuables bénéficient aux États-Unis) ce qui a poussé les consommateurs à retarder des achats non essentiels», a commenté le directeur général de Wal-Mart, Mike Duke, dans des commentaires pré-enregistrés.

Cela s'est ressenti en particulier sur les achats de divertissement, comme les jouets ou les grosses dépenses électroniques comme les téléviseurs.

M. Duke a aussi invoqué une météo défavorable, avec entre autres «la chute de neige la plus tardive de l'histoire de l'Arkansas», l'État du sud des États-Unis où se trouve le siège de Wal-Mart.

La longueur de l'hiver a pénalisé les ventes d'articles sportifs et des équipements pour des activités extérieures comme le camping ou la pêche, des appareils de climatisation ou d'aération, et aussi de vêtements.

Le responsable de Wal-Mart aux États-Unis, Bill Simon, a rappelé enfin que les charges salariales avaient augmenté de 2% en début d'année, et que les prix des produits alimentaires avaient moins augmenté que ce que le groupe avait prévu, quand ils n'avaient pas carrément reculé notamment pour les produits d'épicerie.

À l'international, le chiffre d'affaires a progressé en revanche de 2,9%. Sans l'appréciation du dollar américain face à plusieurs devises, la croissance aurait même atteint 5,4%.

Mais les marges ont baissé, et le responsable de Wal-Mart International, Doug McMillon, a souligné l'importance de réduire les dépenses, tout en reconnaissant que ce ne serait probablement pas encore le cas au deuxième trimestre car il y avait à l'international «moins de flexibilité sur les effectifs qu'aux États-Unis» et que cela prenait «plus de temps pour ajuster les salaires à la réalité des ventes».

Si ses ventes ont reculé au Canada et au Japon, le groupe a augmenté sa part de marché en Chine, au Royaume-Uni et au Brésil.

Dans ces deux derniers pays, M. Duke s'est aussi félicité de la forte croissance des ventes en ligne.

De manière générale, il a estimé que les investissements pour développer les activités de commerce électronique «payent», avec une progression de 30% des ventes réalisées par ce canal à l'échelle de l'ensemble du groupe.

Wal-Mart n'a «pas enregistré la performance que nous souhaitions au premier trimestre», a reconnu M. Duke, qui s'est dit malgré tout «confiant quant à notre stratégie sur le long terme».

Cela n'a pas empêché le groupe de faire une prévision décevante pour le deuxième trimestre: il escompte un bénéfice par action entre 1,22 et 1,27 dollar, quand le consensus du marché était jusqu'ici à 1,29 dollar.

Dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance officielle à la Bourse de New York, l'action Wal-Mart perdait 1,79% à 78,43 dollars vers 8h45.