Point Zero part à la conquête des coins reculés de la planète. Le manufacturier et détaillant de vêtements de Montréal a récemment ouvert deux boutiques à Sydney et Melbourne, en Australie, et s'attend à des ventes de trois à quatre millions dans la prochaine année.

«On a trouvé les bons associés pour suivre les projets de près, affirme Maurice Benisti, président fondateur de Point Zero. Des associés dans le détail qui prennent en charge la franchise.»

Point Zero souhaitait s'établir down under, soit de l'autre côté de la terre, depuis cinq ans. «Il y a eu beaucoup d'allers-retours et c'est chaque fois 30 heures de vol! rappelle Maurice Benisti. On a rencontré beaucoup de gens. La location d'espace est exorbitante, mais c'est récupérable.»

Les magasins ressemblent en tout point à la douzaine présente ici, qui font de 3000 à 4000 pieds carrés. «Il le faut, car tout est étudié, dit Maurice Benisti. Le modèle doit être suivi à la lettre. Ça facilite l'implantation. Ça va jusqu'au même nombre d'employés en magasin. Le client a aussi l'expérience et le mode de vie canadiens avec tout le marketing et le visuel de Montréal. Tout part d'ici.»

Des projets ici

Si Point Zero a déjà les yeux tournés vers d'autres endroits en Australie, elle ne boude pas le Canada, pas plus que l'Amérique du Sud ou le Moyen-Orient.

L'entreprise a ouvert une boutique à Sainte-Foy, la semaine dernière, et peaufine le projet - estimé à 80 millions - d'un condo-hôtel au centre-ville de Montréal griffé Point Zero. Comme le quartier résidentiel qu'elle a développé il y a six ans à Blainville. «On étend le lifestyle des boutiques, note Maurice Benisti. C'est du développement urbain «brandé». Notre touche Point Zero y est: le luxe pour tous.»

Le détaillant compte 12 magasins au pays et 38 à l'international pour un chiffre d'affaires de 200 millions en 2012.

«Ça peut doubler d'ici trois ans, affirme Maurice Benisti. On pense avoir 200 magasins dans le monde d'ici 2016. On cherche des partenaires. C'est ce qui nous a amenés en Arabie saoudite, au Liban il y a cinq ans et en Syrie il y a deux ans et demi notamment. C'est un très petit marché pour notre entreprise (1% du chiffre d'affaires) et, pour le moment, tout est arrêté en Syrie à cause des problèmes politiques, mais on comptait sur cette expansion.»

Brésil, Venezuela...

Point Zero pourrait bientôt aussi s'implanter au Brésil. «On distribue déjà au Venezuela, au Panama et au Chili. La prochaine étape sera le Brésil. On discute avec des associés pour Sao Paulo et Rio. C'est très chaleureux comme relation d'affaires. C'est personnel et familier. Il faut être très patient, mais c'est intéressant là aussi comme expansion.»

Au-delà du désir d'être aux quatre coins du monde, Maurice Benisti ressent la nécessité de se tenir bien droit devant les grandes chaînes internationales qui jettent l'ancre au Québec.

«Il y a 20 ans, il y avait des entreprises d'ici sur la rue Sainte-Catherine, et on investissait au pays, explique-t-il. Là, ce sont des H&M.

Les profits sont maintenant tirés vers l'extérieur, et on ne distribue que du salaire minimum. Il n'y a pas d'enrichissement dans la population avec la mondialisation. Le Québec doit aider davantage les PME pour se tenir contre les géants du commerce de détail. Un Target va prendre 3-4 milliards de l'économie du Canada.

«L'enrichissement est en train de se défaire avec de tels envahisseurs. Pour nous, la seule façon de se défendre, c'est d'y aller avec une offensive mondiale. Ça prend beaucoup d'investissements, du courage et le sens du risque. Ce n'est pas tout le monde qui peut le faire», de conclure M. Benisti.

L'entreprise aujourd'hui

200 millions Chiffre d'affaires

50 : Nombre de boutiques, dont 12 au Canada