Les ventes en ligne ont continué leur montée en puissance cette année comparé aux magasins traditionnels pendant la journée du «Black Friday», le vendredi qui suit la fête de Thanksgiving et l'un des temps forts de l'année pour le commerce aux États-Unis.

«Le Black Friday s'est avéré mitigé pour les commerçants (traditionnels), avec une augmentation de la fréquentation des magasins comparé à l'an dernier, mais un léger recul des ventes», explique le cabinet ShopperTrak dans son étude publiée samedi soir.

L'étude évalue la progression de la fréquentation à +3,5% avec plus de 307,7 millions de visites dans les magasins, mais le total des ventes a reculé de 1,8% par rapport à l'an dernier, à 11,2 milliards de dollars.

Parallèlement, les ventes sur internet ont bondi de 26% sur un an vendredi, dépassant pour la première fois le seuil du milliard de dollars, à 1,04 milliard, ce qui en fait la plus grosse journée de ventes en ligne de l'année à ce jour, selon le cabinet spécialisé Comscore dimanche.

Une étude concurrente d'une filiale marketing d'IBM, IBM Digital Analytics Benchmark, constate, elle, une progression de 21% seulement sur un an vendredi des ventes sur internet vendredi.

En termes d'informatique, l'étude d'IBM constate que la plus forte hausse (+16,3%) a été enregistrée sur les appareils mobiles et en particulier chez les utilisateurs de la tablette électronique iPad.

Côté produits, la même étude évalue la plus forte hausse des ventes à l'équipement pour la maison (28%) suivi par l'habillement (+17,5%) et les sites internet des grands magasins (+17%).

«Le Black Friday reste une journée importante pour le commerce», a commenté Bill Martin, fondateur de ShopperTrak, mais il souligne que «cette année, plus de commerçants que l'an passé ont lancé leurs promotions spéciales dès le jeudi de Thanskgiving».

«Ceux qui ont ouvert plus tôt pendant la journée de Thanksgiving ont été récompensés», ont souligné les dirigeants de la Fédération américaine de la distribution (NRF) lors d'une conférence téléphonique dimanche, alors que 35 millions de personnes ont fait des courses en magasins pendant cette journée fériée aux États-Unis, soit une envolée de 40% sur un an.

Ils ont noté que c'était «une continuation de la tendance des dernières années» et que cela devenait une sortie familiale après avoir mangé la traditionnelle dinde.

Comscore note également la montée en puissance de Thanksgiving comme grosse journée pour les ventes sur internet aux États-Unis, avec une envolée de 32% sur un an à 633 millions de dollars, même si l'étude d'IBM Digital Analytics Benchmark n'évalue cette progression qu'à 17,4%.

ShopperTrak souligne toutefois que les ventes du jeudi ne s'additionnent pas à celles du vendredi, mais ont plutôt tendance à les concurrencer: «Les bonnes affaires du jeudi ont généré une partie des dépenses qui sont généralement faites le vendredi» de ce long week-end aux États-Unis.

Alors que les Américains reprennent le chemin du travail après un long week-end de fêtes, Comscore est optimiste pour les ventes du «Cyber Monday», le lundi qui suit Thanksgiving, «qui a été ces trois dernières années la plus grosse journée d'achats en ligne de la saison des fêtes», et anticipe 1,5 milliard de dollars au moins de recettes.

Pour l'ensemble de la saison des fêtes, la NRF table sur une hausse de 4,1% sur un an des dépenses aux États-Unis.

Ses dirigeants ont fait valoir dimanche que les consommateurs restaient prudents face à l'économie et à la menace du «mur budgétaire» aux États-Unis, à savoir l'éventualité d'une baisse brutale des dépenses publiques si les camps républicains et démocrates ne trouvent pas d'ici fin 2012 un compromis sur la réduction du déficit budgétaire.