À quelques mois de l'arrivée du concurrent Target au Canada, Sears Canada se présente sous un nouveau jour. Hier, l'entreprise inaugurait ses magasins réaménagés à Anjou et à Saint-Jérôme, après ceux de l'Ontario. «Tout a été pensé pour faire parler le produit, résume Serge Tremblay, directeur de Sears Canada. Il y a beaucoup de coins boutique et quatre fois plus de mannequins désormais. Il y a moins de marchandise sur les étalages que, de toute façon, des équipes réapprovisionnent continuellement. On voulait que la clientèle ait de la place pour circuler et magasiner.»

À Anjou, la mode et les accessoires enfant se trouvent maintenant au deuxième étage dans des locaux de 12 000 pieds carrés. «On veut la nouvelle mère comme cliente», dit Vincent C. Power, vice-président de division, affaires et communications de l'entreprise.

Le dévoilement des Sears réaménagés au Québec arrive 15 mois après l'entrée en poste du président et chef de la direction, Calvin McDonald, 40 ans. «C'est un visionnaire, estime Serge Tremblay. C'est rafraîchissant.»

Des changements impératifs

«C'était impératif de faire des changements, dit Calvin McDonald. On était en perte de vitesse. Ces quatre dernières années, on a perdu 1 milliard de dollars en ventes au Canada. On a cessé de faire les bonnes choses. On ne créait rien. Il y a quelques mois, on s'est donc attardé aux nouveaux produits. On a baissé les prix de 5000 articles. On a revu notre politique de retour notamment.»

Le Sears d'Anjou fait 149 900 pieds carrés et est le plus important au chapitre des ventes, selon Sears. «On s'attarde aux marchés où on peut rapidement obtenir des résultats, dit Calvin McDonald. C'est une belle opportunité de grandir ici, un marché important pour nous.»

«La baisse de prix a fait une grosse différence, note Serge Tremblay. La clientèle a augmenté la semaine. Les clients n'attendent plus les ventes.»

Lors du dévoilement de ses derniers résultats trimestriels, Sears Canada déclarait des revenus de 1,05 milliard, en baisse de 8,5% comparé à la même période, en 2011. La perte nette était de 9,8 millions, ou 10 cents par action. À l'époque, Calvin McDonald a déclaré ne pas être satisfait de ses résultats.

L'entreprise réussira-t-elle à faire mieux quand Target deviendra un concurrent officiel? «La concurrence nous rend meilleurs, répond M. McDonald. Environ 70% de notre marchandise recoupe celle de Target. Mais nous sommes plus fort dans bien des catégories. Cela dit, on aurait réaménagé nos magasins et fait des changements que Target s'implante ou pas.»