Le quincaillier Rona (T.RON) a mis hier une pancarte à vendre sur quelques-uns de ses magasins à l'extérieur du Québec, mais il n'a pas l'intention pour autant d'être une proie pour le géant américain Lowe's (LOW).

Ni une vente, ni une association avec un concurrent ne sont envisagées, a fait savoir l'entreprise en réponse aux avances de Lowe's, qui voudrait accroître sa présence au Canada et notamment au Québec.

Aucun des magasins délaissés par Rona ne se trouve au Québec, a fait savoir hier sa porte-parole, Michelle Laberge. Il s'agit de 10 grandes surfaces situées en Ontario (7), en Alberta (2) et dans les provinces de l'Atlantique (1).

Rona est propriétaire de seulement trois de ces magasins, qui seront vendus. L'entreprise est locataire des autres emplacements, qui seront remis en location.

Il n'est pas exclu que Lowe's s'intéresse aux emplacements délaissés par Rona, mais la plupart se trouvent en Ontario, où le géant américain est déjà très présent.

Mardi, le chef de la direction financière de Lowe's, Robert Hull, a créé une petite commotion en Bourse en affirmant à Reuters que Rona est une entreprise «très intéressante», notamment à cause de son poids dans le marché québécois où son entreprise est absente.

Il n'en fallait pas plus pour relancer les rumeurs d'acquisition de Rona, qui font surface périodiquement chez les analystes financiers. Le titre a gagné 1,13$, ou 12%, pour finir la journée à 10,48$. L'entreprise a dû publier un communiqué pour affirmer son intention de mener à bien son plan de restructuration.

Rona est d'avis qu'une combinaison avec une autre entreprise n'est pas dans son intérêt, affirmait le communiqué. L'action a retraité hier à 10,35$, en en baisse de 13 cents.

Plusieurs analystes verraient pourtant d'un bon oeil un rapprochement entre Lowe's et Rona, dans un marché de la rénovation en perte de vitesse.

Selon l'analyste Keith Howlett, de Valeurs mobilières Desjardins, l'intérêt de Lowe's pour Rona pourrait aussi se traduire par la création d'une coentreprise ou une entente de distribution.

Rona dit préférer miser sur sa stratégie de magasins de proximité. Les 10 grandes surfaces qui ferment seront remplacées par 15 magasins de plus petite taille. Treize autres verront leur superficie réduite.

L'entreprise ne pouvait pas préciser hier quel impact aurait cette restructuration sur les employés. «Les grandes surfaces ont 60% d'employés à temps partiel et 40% à temps plein, et les plus petites, 80% à temps plein et 20% à temps partiel», a expliqué la porte-parole. Les changements toucheront plus le nombre d'heures de travail que le nombre total d'employés, qui devrait rester stable à 30 000, selon elle.

Rona affiche une perte de 74,7 millions pour son exercice financier 2011, en partie à cause des frais de 300 millions liés à cette restructuration.