La récente acquisition par Metro (T.MRU.A) des supermarchés ethniques Adonis et leur grossiste-importateur Phoenicia s'avère encore plus ambitieuse que lors de son annonce, le mois dernier.

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D'une part, le gain de revenus sera «d'un peu plus de 200 millions par année», ont révélé les hauts dirigeants de Metro hier au cours de leur présentation des résultats de fin d'exercice 2011.

En fait, les quatre supermarchés actuels d'Adonis dans la région de Montréal seraient parmi les commerces d'alimentation les plus performants au pays. «Je ne connais aucun autre magasin au Canada avec des ventes par pied carré plus élevées que ces supermarchés», a indiqué le président et chef de la direction de Metro, Éric La Flèche, à une question d'analyste.

D'autre part, le marché des aliments ethniques que desservent si bien les supermarchés Adonis attise l'appétit de Metro au point qu'on souhaite en ouvrir une dizaine d'autres en quelques années au Québec et en Ontario.

«Nous espérons grossir la bannière Adonis jusqu'à 12 ou 15 supermarchés d'ici cinq ans dans les deux provinces. Et tout aussi important, nous voulons améliorer notre offre d'aliments ethniques dans nos 600 supermarchés au Québec et en Ontario sous nos enseignes Metro, Super C et Food Basics», a indiqué M. La Flèche.

Metro était déjà cliente du grossiste Phoenicia avant d'acquérir une participation majoritaire (55%) au capital-actions du groupe Adonis-Phoenicia.

De plus, cette affiliation s'effectue avec les dirigeants-fondateurs du groupe - un trio d'entrepreneurs d'origine libanaise - qui demeurent en poste pour poursuivre leur gestion et le développement de l'entreprise.

D'ailleurs, avec l'appui des ressources importantes de Metro, Adonis devrait pouvoir croître au rythme d'au moins deux nouveaux supermarchés par année, a indiqué Éric La Flèche.

Quant au prix payé pour le groupe Adonis-Phoenicia, les dirigeants de Metro préfèrent la discrétion avant la première comptabilisation complète de ces nouvelles filiales dans les prochains résultats trimestriels, qui seront annoncés en février.

M. La Flèche a néanmoins acquiescé à la suggestion d'un analyste selon laquelle le prix payé pour cet achat est «un peu supérieur» aux multiples courants en alimentation, étant donné la performance établie des supermarchés Adonis.

Bons résultats

Entre-temps, les résultats financiers rendus publics hier par Metro ont démontré sa bonne tenue d'affaires malgré la concurrence avivée par un contexte économique embrouillé parmi les consommateurs. Metro a accru les ventes de ses magasins comparables (ouverts depuis plus d'un an) de 3% durant son trimestre terminé le 24 septembre. C'est deux fois mieux que prévu par les analystes, ainsi que chez des concurrents comme Loblaw-Provigo, qui divulguait aussi des résultats hier.

Dans l'ensemble, les revenus totaux de Metro à son quatrième trimestre ont crû de 3,8%, à 2,65 milliards. Ceux de tout l'exercice 2011 ont atteint 11,4 milliards, en hausse modeste de 0,8% après un début d'année plus timide que prévu.

Côté rentabilité, après l'exclusion de frais spéciaux et non récurrents, Metro déclare un bénéfice en hausse de 7,5%, à 100,4 millions, ou 98 cents par action, à son quatrième trimestre. C'est mieux qu'attendu par les analystes.

Pour tout son exercice 2011, Metro déclare un «bénéfice ajusté» de 400,6 millions, en hausse de 4,8% par rapport à l'an dernier. En Bourse, hier, l'action de Metro a grimpé de 1$, à 50,50$.