Pour la première fois depuis longtemps, le montant des pertes pour vols et fraudes serait en baisse chez les détaillants au Québec.

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Le nombre de ces incidents serait aussi en voie de stabilisation, après avoir été en hausse constante depuis des années.

Ces constats favorables pour les détaillants découlent du sondage sur les «pertes économiques» dans ce secteur qui est effectué aux deux ans par le Conseil québécois du commerce de détail.

Les résultats du plus récent sondage, qui a été mené entre juin et septembre dernier, ont été divulgués hier au cours d'un colloque sur la sécurité et les pertes organisé par le Conseil pour ses membres.

«C'est la première fois que nous observons une baisse de la valeur des pertes pour vols et fraudes chez nos détaillants, malgré la hausse continue de leurs ventes. C'est un indice encourageant que les mesures de prévention et de contrôle fonctionnent de mieux en mieux», a indiqué Gaston Lafleur, président du Conseil québécois du commerce de détail au cours d'un bref entretien avec La Presse Affaires.

Selon l'enquête du Conseil, les détaillants québécois ont constaté en tout pour 791 millions de dollars en pertes pour des vols et des fraudes dans leurs établissements l'an dernier.

Malgré son ampleur, ce montant représente tout de même une diminution de 10% par rapport aux pertes de 880 millions qui avaient été déclarées il y a deux ans.

La part de ces pertes pour vols et fraudes en proportion des ventes totales des détaillants québécois est aussi en baisse.

Elle est signalée à hauteur de 1,2% des ventes totales de 65,6 milliards en 2010, comparativement à 1,4% il y a deux ans sur des ventes qui avaient alors totalisé quelque 62 milliards.

Cependant, le pourcentage de ces pertes par rapport aux ventes totales varie encore beaucoup d'un type de détaillants à un autre.

Il demeure le plus élevé, à 1,6% des ventes totales, dans les magasins d'articles de mode (vêtements, chaussures). Il est le plus bas, à 0,96%, chez les détaillants de biens dits «semi-durables» tels que les articles électroniques, la quincaillerie, les articles de sport et les meubles.

Entre les deux, les commerces de biens courants les plus fréquentés comme les supermarchés et les grandes pharmacies rapportent un taux de perte de 1,29% de leurs ventes qui sont attribuées aux vols et aux fraudes.

Par ailleurs, toujours selon l'enquête du Conseil, les détaillants québécois constatent une stabilisation du nombre des incidents de vols et de fraudes dans leurs établissements.

Il y a deux ans, plus de la moitié des détaillants avaient signalé une hausse continue du nombre d'incidents. Cette proportion a diminué à un tiers seulement dans la dernière enquête, alors que plus de la moitié des détaillants ont déclaré plutôt une stabilisation du nombre d'incidents.

Quant à l'origine des vols seulement dans les magasins, l'enquête du Conseil suggère qu'ils seraient attribuables autant aux employés des détaillants que les clients qui font du vol à l'étalage.

«C'est un autre indice que les contrôles internes des détaillants sont de plus en plus efficaces. Le vol par les employés, qui semble avoir été longtemps sous-estimé, demeure un défi de gestion pour les détaillants», constate Gaston Lafleur.

Selon l'enquête du Conseil, les pertes dues à des vols par les employés ont frôlé les 285 millions en 2010 chez les détaillants québécois.

En comparaison, les pertes attribuées aux vols à l'étalage par des clients étaient évaluées à 300 millions.