Ils s'appellent Wilhem, Gabriella, Brian, Luis, ils ont de 19 à 32 ans et sont sans travail depuis peu. Ils étaient commis de dépanneur syndiqués du Couche-Tard de la rue Jean-Talon que l'entreprise a fermé précipitamment, le 15 septembre en fin d'après-midi. Hier, ils sont allés exprimer leur mécontentement au siège social de la chaîne de dépanneurs, à Laval, à l'heure du dîner.

Dans la foule, Wilhem Ménard, 32 ans, comptait sept années d'ancienneté au Couche-Tard, aujourd'hui placardé. «On avait deux minutes pour ramasser nos effets personnels», a-t-il expliqué au beau milieu du tintamarre. Il dit s'être syndiqué en janvier pour se faire respecter par l'entreprise.

Solidarité syndicale

Environ 150 personnes ont accompagné Wilhem en autobus scolaire pour aller se faire entendre tout au bout du boulevard Industriel, à Laval. Tous soufflaient avec ardeur dans leur vuvuzela colorée. Sur place, on trouvait des employés des quatre Couche-Tard syndiqués, du personnel de la CSN et des syndiqués du casse-croûte de l'hôpital Sainte-Justine, en grève depuis le 6 septembre. Dans leur cas, une entente de principe a été signée lundi.

Gabriella, 19 ans, n'a pas cette chance. Elle ne travaillait que depuis deux mois et demi lorsqu'elle a appris la nouvelle jeudi dernier. Aujourd'hui, elle songe à retourner au cégep grâce aux allocations de 240$ par semaine que lui verse la centrale syndicale.

Brian Mendez a signé sa carte syndicale en décembre parce qu'il craignait que son nouveau gérant le congédie sans raison.

«L'ambiance était vraiment pourrie. J'allais me faire mettre dehors», a-t-il relaté entre deux coups de sifflet. Il soutient n'avoir aucun regret, même s'il n'a aucun emploi en vue. Il termine sa 5e secondaire.

Après 35 minutes de bruit, ce fut le tour des discours.

Alain Bouchard absent

«Alain Bouchard, vous ne nous faites pas peur», a lancé à la foule Luis Donis, président du syndicat de l'établissement de Jean-Talon.

Patron de Couche-Tard, Alain Bouchard refuse toujours de commenter tout ce qui touche la syndicalisation de ses magasins.