La deuxième fermeture en quelques semaines de dépanneurs Couche-Tard syndiqués inquiète les employés des magasins situés dans l'arrondissement de Saint-Hubert à Longueuil et à Saint-Liboire, près de Saint-Hyacinthe. Eux aussi syndiqués au printemps, ils craignent que la direction vienne brusquement fermer leurs succursales.

«Avec une deuxième fermeture, c'est sûr qu'on se dit qu'on n'est pas à l'abri. Les gens ici se posent des questions», raconte Anne Cleary, la présidente du syndicat du Couche-Tard à Saint-Liboire. En mars dernier, les 30 employés du magasin ont décidé de s'unir pour obtenir de meilleures conditions de travail et un salaire plus élevé.

Selon Mme Cleary, le dépanneur situé en bordure de l'A 20 est le plus grand du Québec et est toujours rempli de clients. Pourtant, depuis un mois, la direction dit aux employés que l'achalandage est en baisse. «Quand ils m'ont dit ça, j'étais pas mal surprise. On le voit qu'il y a toujours des clients dans le dépanneur.»

Sa collègue, Noëlla Duchesneau, se souvient de la réaction de sa coordonnatrice au lendemain de la syndicalisation. «Je rangeais tranquillement mes bouteilles de boissons gazeuses dans le réfrigérateur et elle m'a traitée d'hypocrite», affirme-t-elle.

Sur le boulevard Édouard à Saint-Hubert, les employés sont terrifiés à l'idée de parler à un journaliste durant leurs heures de travail. Une employée déclare tout de même: «C'est sûr qu'ils ne fermeront pas. Ils font de l'argent ici. Ça les mettrait bien trop dans la merde de fermer.»

Le vice-président du syndicat de cette succursale a accepté d'accorder une entrevue à La Presse après son quart de travail. Maxime Richardson, employé de ce dépanneur depuis presque deux ans, ne regrette pas du tout d'avoir entamé des procédures pour se syndiquer. D'ici quelques jours, il soumettra à son employeur une proposition de convention collective. Ses cinq collègues et lui espèrent que ça ne provoquera pas une fermeture.

«J'ai trouvé ça vraiment brusque de la part de Couche-Tard... Quand on sait qu'un boss se fait des millions et des millions et qu'on est encore payés au salaire minimum, des fois même après cinq ans, c'est comme rire du monde.»

La CSN a confirmé hier qu'elle allait entamer des recours juridiques pour contester la fermeture du dépanneur de la rue d'Iberville.

La direction de Couche-Tard n'a pas rappelé La Presse.