Il ne restera aucune succursale de la chaîne américaine Blockbuster au Canada sous peu. Les 253 magasins qui ont survécu à la première vague de fermetures mettront bientôt la clé sous la porte puisqu'il a été impossible de trouver un acheteur dans un environnement très concurrentiel en pleine transformation, selon le syndic de faillite.

Environ 150 établissements de Blockbuster Canada avaient déjà été contraints de cesser leurs opérations, en juin, victimes de la popularité grandissante des téléchargements en ligne, de la fragilité de l'économie et de l'arrivée d'un nouveau propriétaire chez Blockbuster au sud de la frontière.

«Les changements significatifs dans le paysage concurrentiel de Blockbuster Canada ont eu des conséquences sur le modèle d'affaires traditionnel de l'entreprise. Celui-ci a été confronté à des défis de taille au cours des dernières années, principalement en raison de la multiplication des alternatives disponibles pour les consommateurs de produits médiatiques au Canada», a expliqué le syndic Grant Thornton dans un communiqué publié mercredi en fin de journée.

Selon le syndic, le processus de fermeture devrait s'amorcer au cours des prochains jours. Les certificats cadeaux et les programmes de fidélisation ne seront plus honorés par l'entreprise.

Une audience doit avoir lieu au tribunal mardi prochain. Le syndic en charge des boutiques de locations vidéo en faillite cherchera à obtenir une ordonnance de la cour afin de procéder à la fermeture de l'entreprise au Canada.

Chacun des établissements de Blockbuster compte, en moyenne, une dizaine d'employés, ce qui signifie qu'environ 2500 travailleurs pourraient se retrouver sans emploi. La première vague de fermetures, en juin, avait privé 1400 personnes de leur gagne-pain.

Le syndic Grant Thornton a déclaré qu'il avait tenté trouver un acheteur prêt à faire les investissements nécessaires à la survie de Blockbuster Canada, mais sans succès.

Un tribunal ontarien avait désigné un administrateur judiciaire pour l'entreprise en mai. Blockbuster Canada devait vendre ses magasins pour éponger la dette de 70 millions US (environ 68 millions CAN) contractée auprès de distributeurs de films et de studios hollywoodiens par Blockbuster aux États-Unis.

Blockbuster Canada s'était porté garant des opérations de Blockbuster au sud de la frontière. En septembre, l'entreprise américaine s'est placée à l'abri de ses créanciers en faisant appel à la protection des tribunaux.

Quelques mois plus tard, en avril, les succursales américaines ont été rachetées aux enchères pour 320 millions US par le groupe de télévision satellite américain Dish. L'entreprise n'a pas racheté Blockbuster Canada, qui s'est retrouvé avec les factures impayées entre les mains.

Un peu plus tôt ce mois-ci, un tribunal new-yorkais a reporté une audience devant déterminer si la marque de commerce Blockbuster pouvait encore être utilisée au Canada. Le nouveau propriétaire de Blockbuster aux États-Unis avait déclaré qu'il ne souhaitait pas voir le détaillant canadien utiliser la marque de commerce en dépit du fait qu'il payait des honoraires.

Le syndic de faillite en charge des succursales au Canada avait plaidé que le fait de dépouiller l'entreprise de cette marque de commerce aurait un effet dévastateur.