L'entreprise Zellers et la CSN ont mis, jeudi, un terme à une saga judiciaire entamée il y a 16 ans. Réunis en assemblée générale, jeudi soir, les membres du syndicat ont adopté à 96% l'entente intervenue entre leurs représentants et la compagnie, a fait savoir le syndicat par voie de communiqué.

Aucun détail n'a été dévoilé concernant cette entente dite de confidentialité entre les deux parties.

Ces travailleurs syndiqués à la CSN avaient perdu leur emploi en 1995, lorsque Zellers avait fermé son magasin des Galeries Lac-Saint-Jean, à Alma, après en avoir ouvert un au Carrefour d'Alma, non loin du premier.

Le syndicat du premier magasin avait alors entrepris des recours judiciaires pour faire transférer ses membres à la nouvelle succursale.

La Commission des relations du travail avait ordonné le 23 février 2011 leur réintégration et leur indemnisation par le détaillant.

En octobre 2000, un commissaire avait statué que l'accréditation syndicale du premier magasin couvrait effectivement le nouveau magasin.

De grief en contestation et en diverses requêtes, la cause avait fini par se rendre jusqu'à la Cour d'appel. En mars 2009, ce tribunal avait annulé certaines décisions rendues et avait renvoyé le dossier à la Commission des relations du travail. Elle avait aussi statué que la survie de l'accréditation syndicale était «chose jugée depuis 2003».

En bout de course, la Commission des relations du travail estimait finalement que les syndiqués du premier magasin devront être réintégrés par Zellers et indemnisés en conséquence.

Selon Serge Fournier, président de la Fédération du commerce de la CSN, «c'est un règlement satisfaisant pour l'ensemble des membres du syndicat, tel que le démontre le vote démocratique qui a eu lieu». M. Fournier a souligné que jamais, au cours des 16 années de cette lutte, la soixantaine de travailleurs du Zellers d'Alma n'ont baissé les bras.

En mars, les employés de la succursale Zellers du Carrefour Alma avait déclaré qu'ils n'entendaient pas céder leur place à ceux de l'ancien magasin des Galeries Lac-Saint-Jean, qui ont obtenu gain de cause devant la Commission des relations du travail, le 23 février dernier.

L'avocat représentant les travailleurs du Carrefour d'Alma, Me Denis Bonneville, avait fait savoir que ses clients n'avaient absolument pas l'intention de se plier à la décision du tribunal. Ils comptaient ainsi porter l'affaire en appel, sous prétexte que «les syndicats ont l'obligation de traiter tous les salariés de son unité de négociation sur le même pied d'égalité.»

Le juriste affirmait que la CSN avait complètement ignoré les employés du Carrefour d'Alma pendant la durée du litige.

Ces employés concernés n'ont pas réagi jeudi soir au vote.