Alors que le huard survole le dollar américain, les aubaines seront nombreuses pour les consommateurs canadiens qui comptent faire des achats de l'autre côté de la frontière lors du long week-end de Pâques.

Apple a récemment mis en marché sa tablette électronique iPad 2, vendue au prix de 499 $ US aux États-Unis, contre 519 $ au Canada. Chez Banana Republic, une robe à imprimé avec bordure en soie coûte 110 $ US au sud de la frontière, mais 134 $ au pays.

Cette différence est difficile à expliquer.

La taille du marché canadien, les taxes, les obligations contractuelles, ce que cela coûte de faire des affaires dans un pays aussi vaste que le Canada et le ralentissement de l'économie américaine, tels sont les facteurs avancés par les spécialistes appelés à analyser la situation.

Toutefois, certains laissent entendre que le fait que les Canadiens ne soient pas aussi disposés que les Américains à chasser les aubaines pourrait également contribuer à la différence.

David Soberman, professeur de marketing à l'École de gestion Rotman de l'Université de Toronto, affirme que les Canadiens sont peut-être vexés d'avoir à payer davantage que les consommateurs américains, mais que la colère est inutile si vous ne changez votre façon de faire des achats.

«Le magasinage semble être une grande partie de ce qui se passe aux États-Unis. Les gens vont en Floride, en Géorgie, dans le sud des États-Unis, et l'une des activités à faire là-bas consiste à se rendre dans les centres de liquidation», a indiqué M. Soberman.

«Je ne vais pas porter de jugement quant à savoir si cela est une bonne chose ou non, ou si c'est une façon de se réaliser dans la vie et une bonne façon de passer son temps, mais si vous vous demandez pourquoi les prix sont moins élevés, cela pourrait faire partie de l'explication», a-t-il ajouté.

«Les consommateurs canadiens qui souhaitent profiter de meilleurs prix doivent faire le tour de tous les magasins qui vendent un produit et adopter celui qui a le prix le moins élevé», a affirmé M. Soberman.

Le dollar canadien, qui a clôturé vendredi en baisse de 0,03 cent US, à 104,16 cents US, a gagné environ 30 pour cent par rapport à ce qu'il valait il y a deux ans. Il a profité d'une poussée des prix de choses telles que le pétrole et les métaux de base.

Dans un rapport rendu public la semaine dernière, la Banque de Montréal a affirmé que l'envol du huard avait creusé un profond fossé de 20 pour cent entre le Canada et les États-Unis en ce qui a trait aux prix de nombreux biens de consommation.

Il est impossible de nier le fait que le Canada est plus petit que les États-Unis, ce qui signifie moins de concurrence et en conséquence, des prix plus élevés.

Cependant, Michael Mulvey, professeur de marketing à l'École de gestion Telfer de l'Université de d'Ottawa, a également observé que certaines des plus grandes différences de prix entre les États-Unis et le Canada existaient dans les secteurs où il n'y a pas de libre-échange, notamment les télécommunications.