La Commission des relations du travail (CRT) a révoqué l'accréditation syndicale du magasin Walmart de Saint-Hyacinthe, en Montérégie.

Dans une décision rendue mardi, la commission se rend ainsi à une demande de révocation déposée par 147 des 205 employés, le 7 février dernier.

Cette requête, déposée par une employée, avait été présentée le même jour qu'une autre, faite par Walmart, qui demandait à la CRT de vérifier que le syndicat a l'appui de la majorité des employés dans ce magasin de détail.

Les Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUAC), affiliés à la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), se questionnent sur le fait que les deux requêtes ont été déposées le même jour. Cependant, le directeur des TUAC, Louis Bolduc, n'est pas surpris de la décision.

«Mais ce qui nous désole, c'est la procédure qui a été effectuée dans ce dossier-là», a soutenu M. Bolduc. Selon lui, les cartes de désistement ont été signées sur les lieux et pendant les heures de travail et ce, sous les yeux des superviseurs.

«Nos gens (sic) ne pouvaient pas aller parler aux employés à l'intérieur du magasin parce que c'est interdit», a-t-il déploré.

La première requête en accréditation syndicale avait été déposée en 2004 et acceptée en 2005.

Les TUAC soutiennent que la compagnie, reconnue pour son aversion contre les syndicats, n'a jamais voulu négocier.

Un arbitre avait finalement imposé une première convention collective de travail en 2009.

Cependant, neuf mois après que le syndicat eut été autorisé, 65 pour cent des travailleurs du magasin maskoutain avaient quitté l'entreprise.

Louis Bolduc déplore les délais occasionnés par les procédures judiciaires. Le président de la FTQ, Michel Arsenault, abonde dans le même sens.

«Il a fallu quatre ans pour que les travailleuses et les travailleurs puissent bénéficier d'une première convention collective de travail», a-t-il dénoncé par voie de communiqué.

«Cela démontre en même temps que le Code du travail est loin de faciliter l'accès à la syndicalisation en raison de délais trop longs, ce qui favorise l'ingérence d'employeurs peu scrupuleux», a renchéri M. Arsenault.

L'important roulement d'employés dans les commerces de détail complique également la tâche aux syndicats.

«Ce n'est pas les gens qui avaient le désir de joindre un syndicat (de Walmart) qui sont là aujourd'hui», a reconnu M. Bolduc.

Mais il refuse de jeter la serviette pour ce qui est des magasins Walmart.

«On ne syndique pas les gens contre leur gré, on prend acte de la décision. Mais on ira où les gens ont besoin de nous, pour représenter leurs intérêts et pour améliorer leurs conditions de travail», a conclu Louis Bolduc.