Période compliquée chez le grand quincailler Rona (T.RON), qui doit composer avec le repli des dépenses en déco-rénovation tout en cherchant encore à croître par des acquisitions ciblées.

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Dans ce contexte, les résultats financiers de fin d'année 2010 divulgués hier par Rona avaient de quoi décevoir ses actionnaires à court terme. Mais aussi, de quoi les conforter un peu sur la capacité du plus gros distributeur canadien en déco-rénovation à traverser un cycle de marché défavorable.

Durant les trois derniers mois de 2010, Rona a subi une baisse marquée de 6% de ses ventes parmi ses magasins comparables, c'est-à-dire ouverts depuis plus d'un an.

Et même avec l'apport de nouveaux magasins ajoutés à son réseau, les revenus de l'importante division de vente au détail de Rona ont fléchi de 1,9% au quatrième trimestre de 2010.

En contrepartie, la division de distribution en gros de Rona a continué d'accroître ses revenus de 4,5% au quatrième trimestre, grâce surtout aux acquisitions d'entreprises spécialisées et régionales qui ont été effectuées au cours des trimestres précédents.

Au final, Ronal a terminé son quatrième trimestre 2010 avec des revenus totaux en faible baisse de 0,4%, à 1,13 milliard de dollars.

Toutefois, même limitée, cette baisse a suffi à faire reculer le bénéfice d'exploitation de 14% et le bénéfice net de 28%, à 22,1 millions, par rapport au trimestre correspondant un an plus tôt. Le bénéfice trimestriel par action a fléchi de 29%, à 17 cents, comparativement à 24 cents un an plus tôt.

Pour tout l'exercice 2010, Rona a profité d'un début d'année relativement fort avant le ralentissement subséquent afin de maintenir ses revenus annuels en hausse de 2,6%, à 4,79 milliards.

De plus, Rona est parvenu à maintenir son bénéfice d'exploitation et son bénéfice net en hausse de 3,6%, à 344 millions et 143 millions respectivement.

Au cours de leur discussion avec les analystes, hier, les dirigeants de Rona ont attribué cette bonne tenue relative malgré le contexte défavorable à la gestion serrée des coûts dans son vaste réseau de distribution et de magasins.

«C'est une période difficile pour les détaillants. Mais chez Rona, nous avons les bons programmes de gestion et les bonnes stratégies d'expansion pour demeurer confiants envers nos résultats à moyen terme», a soutenu Robert Dutton, président et chef de la direction.

Pour la suite, cependant, le président de Rona a admis que les prochains résultats d'exploitation à court terme seront sans doute encore entachés par la mollesse du marché de la déco-rénovation.

En contrepartie, selon M. Dutton, ce cycle défavorable pourrait fournir à Rona de nouvelles occasions de croissance par acquisitions. À cet égard, Rona favorise en priorité les entreprises de distribution auprès des professionnels de la construction et de la rénovation. Aussi, Rona surveille les occasions d'achat de détaillants dans les régions du Canada où il s'estime encore sous représenté.

En Bourse, hier, les investisseurs ont plutôt bien accueilli les résultats de fin d'exercice de Rona, d'autant plus qu'ils les savaient en dégradation depuis plusieurs mois.

Ils ont poussé les actions de Rona en légère remontée de 1,27%, à 14,40$, à contre-courant d'un repli de 1,7% de l'indice sectoriel des détaillants à la Bourse de Toronto.

Toutefois, cette valeur boursière de Rona demeure inférieure de 18% au sommet depuis un an de 17,73$ par action, qui remonte à la fin d'avril 2010.

Baisse des ventes parmi les magasins comparables de Rona pour les trois derniers mois de 2010