Target, numéro deux de la distribution aux États-Unis, loin derrière Walmart, fait son entrée de façon spectaculaire au Canada. Portrait des forces en présence.

> Sophie Cousineau: Target au Canada: enfin !

Le géant de Minneapolis, dont c'est la première incursion sur un marché étranger, est le principal concurrent de Walmart aux États-Unis avec 1752 magasins dans 49 États.

Dans l'autre coin, le super géant de Bentonville affirme que sa présence se chiffre à plus de 4000 magasins dans 50 États et 8838 points de vente dans 15 pays.

Si on compare les derniers chiffres trimestriels (résultats de novembre), force est de reconnaître que Target a encore des croûtes à manger face à Walmart.

Au dernier trimestre, Target a déclaré un bénéfice net de 535 millions contre 3,4 milliards pour Walmart. Au niveau des ventes pour la même période, Target a réalisé pour 15,2 milliards de ventes, alors que Walmart affichait un chiffre astronomique de 101,2 milliards, en déca toutefois des attentes de 102,4 milliards.

Walmart, qui s'est installé au Canada en 1994, compte actuellement 321 grandes surfaces. Target anticipe l'ouverture d'entre 100 et 150 surfaces à son enseigne au Canada en 2013 et 2014.

Target précise toutefois que ces magasins formeront «une base initiale solide pour une présence plus robuste au fil du temps».

Un gros investissement pour Target

Target versera 1,83 milliard pour l'achat à Zellers, filiale de la Compagnie de la Baie d'Hudson, des intérêts locatifs de jusqu'à 220 emplacements actuellement exploités par Zellers.

Target va effectuer deux paiements égaux de 912,5 millions, le premier en mai 2011, l'autre en septembre 2011.

En outre, Target veut investir plus de 1 milliard dans la rénovation et l'agrandissement de magasins existants ou pour en construire de nouveaux au Canada.

Dans l'immédiat, le rachat va entraîner une dilution du bénéfice de Target, mais il contribuera à son accroissement dès la première année d'exploitation des nouveaux magasins, selon le groupe américain.

Target a également annoncé qu'il cherchait un acquéreur pour son activité carte de crédit, qu'il évalue à 6,7 milliards américains.

Richard Baker sourit dans son coin

La transaction rapportera gros à Richard Baker puisqu'il avait déboursé un peu plus de 1,1 milliard de dollars en 2008 pour racheter la majorité des parts de la Compagnie de la Baie d'Hudson qu'il ne possédait pas.

Pour le gouverneur de la Compagnie de la Baie d'Hudson, cette transaction permettra à la société d'effectuer d'importantes dépenses en immobilisations dans ses grands magasins et ses magasins spécialisés «afin de continuer à stimuler leur croissance».

Fondée en 1670, la Compagnie de la Baie d'Hudson, plus vieille entreprise d'Amérique du Nord, possède aussi au Canada les grands magasins «La Baie», ainsi que les chaînes de distribution Déco Découverte et Fields.

Avec AFP.