Les marchands de la rue Saint-Denis ont vu leur clientèle s'effriter au fil des ans, et ils souhaitent mettre un frein au déclin de leur artère. La toute nouvelle société de développement commercial (SDC) dont ils viennent de se doter va bientôt embellir la rue pour les Fêtes, et elle compte miser sur le cachet du Plateau pour relancer les affaires.

La SDC Pignon rue Saint-Denis a vu le jour au début de septembre et son vice-président l'admet d'emblée: les marchands du quartier sont 10 ans en retard.

«Si l'on avait fait ça il y a 10 ans, on n'aurait peut-être pas entendu les commentaires qu'on entend des commerçants depuis des mois, indique Daniel Beaupré, qui est aussi propriétaire de la boutique Courir. On sent que la rue est vraiment moins achalandée qu'elle ne l'était.»

Promotions communes

Au début de septembre, les 322 marchands qui tiennent boutique entre les rues Roy et Gilford ont décidé de se regrouper sous la bannière d'une SDC, comme l'ont fait ceux de 15 autres secteurs commerciaux de Montréal. Les commerçants du sud de Saint-Denis, par exemple, s'étaient déjà dotés de la SDC Quartier latin en 1993. Ce type d'organisme à contribution obligatoire leur permettra de financer des mesures de promotion communes.

Pignon rue Saint-Denis n'a pas encore adopté son premier budget, mais a déjà des plans pour le temps des Fêtes. Elle fera poser des décorations sur les lampadaires et dans les arbres, des décorations de Noël qui manquaient au cours des dernières années.

Au printemps, l'organisme compte aussi produire des fascicules promotionnels pour faire connaître ses membres des Montréalais et des touristes. Il souhaite aussi verdir la rue pour la rendre plus conviviale.

Unique

Pour M. Beaupré, c'est justement ce qui permettra aux boutiques du Plateau-Mont-Royal de maintenir leur clientèle, à une époque où la concurrence vient davantage des DIX30 et des Faubourg Boisbriand qui poussent en banlieue.

«Il y a un hype qu'ils ne pourront jamais reproduire en banlieue, c'est la réalité du Plateau-Mont-Royal, souligne-t-il. Tout le monde essaie de le calquer, mais ça ne se calque pas. Il y a une authenticité qu'on ne peut pas retrouver dans des nouvelles bâtisses construites à gogo.»