Klaus Larsen, vice-président, directeur général de Sephora Canada, rêve d'une boutique Sephora en plein centre-ville de Montréal. Rue Sainte-Catherine Ouest. Depuis l'implantation de la bannière au Canada en 2004, quatre boutiques-beauté libre-service ont ouvert leurs portes au Québec, soit dans des centres commerciaux de Laval, Saint-Bruno-de-Montarville, Pointe-Claire et Sainte-Foy. Aucune adresse avec vitrines sur la rue, comme à Toronto et Vancouver, cependant. «Pour le centre-ville, on regarde, on espère, dit Klaus Larsen. On a certains critères, la superficie notamment. Nos magasins font en moyenne 2500 mètres carrés. Rien n'est signé, mais c'est dans les plans.»

Trouver l'emplacement idéal pour la boutique de Sainte-Foy (à la Place Sainte-Foy) a nécessité deux ans de recherche. La Presse Affaires a annoncé, la semaine dernière, l'ouverture prochaine d'une boutique phare de Vidéotron (services sans fil) de 3500 pieds carrés rue Sainte-Catherine Ouest, dans l'ancien local de Quicksilver. Sephora sera-t-elle sa voisine sous peu? Klaus Larsen ne peut répondre à cette question.

Un local au centre-ville ajouterait une adresse prestigieuse au carnet de l'entreprise, propriété du groupe parisien de luxe LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton. «Montréal, c'est le centre de la mode et de la beauté au Canada, résume Klaus Larsen. On y trouve beaucoup de produits à l'avant-garde. Et le tourisme y est incroyable.»

Pour l'instant, le vice-président de Sephora Canada se réjouit de la popularité de ses adresses en centres commerciaux. Et aussi de l'arrivée au mois d'août en magasin - et en exclusivité chez Sephora au Canada - du maquillage à l'aérographe Temptu. «Avec ce système de maquillage (popularisé sur les plateaux de cinéma américains), on peut faire vivre une expérience à la clientèle», explique Klaus Larsen qui rappelle la fonction «salle de jeux beauté où on peut rester longtemps» de Sephora. Un guide Temptu annonce qu'on a maquillé avec cette méthode des mannequins pour des défilés de Jean Paul Gaultier, John Galliano et des acteurs sur les plateaux de X-Men, The Stepford Wives, The Sopranos et Da Vinci Code, notamment.

Deux cents marques (dont Guerlain, Givenchy, Dior appartenant à LVMH), 9000 produits en magasin (de la France, des États-Unis, de la Corée, de la Grèce), service de maquillage, service de consultation gratuit, possibilité d'essayer librement les parfums, les rouges à lèvres... «On attire les clients avec des produits classiques, des accessoires et des nouveautés, dit Klaus Larsen. On essaie d'avoir des nouveautés chaque mois. C'est une industrie qui change très vite, comme la mode.»

Arrivé en poste en juin, Klaus Larsen résume par «assurer la croissance» son mandat chez Sephora Canada, dans un marché où Jean-Coutu autant que La Baie, Holt Renfrew et MAC sont des concurrents. Sephora inaugure de cinq à sept magasins annuellement. «C'est une bonne norme de magasins à contrôler, dit Klaus Larsen. On dépense énormément de temps à former les employés.»

Sephora Canada reste muette quant à l'appréciation ou à la baisse de ses ventes et revenus. Les résultats financiers des neuf premiers mois de 2010 de LVMH, publiés la semaine dernière, font toutefois état d'une hausse de 14% des revenus de sa filiale Parfums et cosmétiques. Ceux-ci s'établissent ainsi à 2,246 milliards d'euros, imputables notamment à la popularité des parfums de Christian Dior et de Givenchy.