Après une première moitié d'année plutôt «bonne», le détaillant en quincaillerie Rona(RON.TO) appréhende maintenant le net ralentissement du marché de l'immobilier résidentiel.

D'autant plus qu'il s'est manifesté soudainement en fin de deuxième trimestre, en juin, détériorant les résultats annoncés hier qui ont déçu les investisseurs et les analystes.

«Le rythme de reprise enregistré pendant la première partie de l'année ne semble pas soutenable. En particulier, les activités dans le secteur du logement - reventes, mises en chantier - ont ralenti vers la fin du deuxième trimestre», admettent les dirigeants de Rona dans leur communiqué financier.

Les analystes déçus

De fait, la hausse annualisée de 2% des ventes totales au deuxième trimestre, à hauteur de 1,39 milliard de dollars, s'est avérée inférieure de moitié aux attentes des analystes.

Quant au bénéfice par action, la somme de 59 cents déclarée au deuxième trimestre, même en hausse de 2% en un an, s'est avérée inférieure de 10% environ aux prévisions des analystes.

Ces prévisions découlaient des bons résultats du premier trimestre 2010 et des commentaires favorables des dirigeants de Rona, à la mi-mai. Mais depuis, manifestement, le marché de la rénovation et de la construction résidentielle a ralenti considérablement. «Tout indique maintenant que la demande des consommateurs (en rénovation et décoration) est beaucoup plus faible que ce que nous avions anticipé, alors que la valeur des maisons augmentait encore au Canada et que le marché de l'emploi prenait du mieux», constate Keith Howlett, analyste en commerce de détail de Valeurs mobilières Desjardins, dans une note distribuée hier à ses clients-investisseurs.

Entre autres, l'analyste montre du doigt le ralentissement marqué de la croissance des ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d'un an) chez Rona, à seulement 0,9% au deuxième trimestre.

Trois mois plus tôt, ce chiffre avait coté en hausse enviable de 10,8% par rapport au même trimestre un an auparavant.

En Bourse, hier, les investisseurs ont vivement manifesté leur déception envers Rona.

Ils ont laissé choir ses actions de 5,6% à 13,45$, une baisse deux fois plus accentuée que celle des principaux indices de marché.

La valeur boursière de Rona est maintenant retombée à tout près de son niveau-plancher depuis un an (13,40$ par action). Elle est aussi inférieure de 22% par rapport au sommet de 17,35$ l'action atteint le 30 avril dernier.