Les consommateurs continueront de profiter de prix relativement bas sur la viande et les fruits au moins jusqu'à la fin de l'été, a indiqué mercredi le grand patron de la chaîne de supermarchés Metro(T.MRU.A).

Depuis le début de l'année, les détaillants en alimentation font face à une baisse des prix de plusieurs produits qui exerce une forte pression sur leur rentabilité.

«Nous envisageons que cette tendance se poursuivra au moins jusqu'à l'automne, mais il serait imprudent de faire quelque prédiction que ce soit au-delà de cet horizon, même si nous espérons voir un retour à des niveaux d'inflation plus normaux», a déclaré mercredi le président et chef de la direction de Metro, Éric La Flèche, au cours de la téléconférence tenue avec les analystes pour commenter les résultats du troisième trimestre.

Cette déflation, qui touche surtout la viande et les fruits, a atteint 2 % en moyenne au cours de la période, qui a pris fin le 3 juillet. Le recul des prix a fait diminuer la valeur des achats moyens et fait fléchir de 0,6 % les ventes des magasins Metro ouverts depuis au moins un an.

Malgré tout, grâce à un bon contrôle des coûts, l'entreprise montréalaise a réussi à faire croître ses profits nets de 6,6 % pendant le trimestre. Ils se sont élevés à 120 millions de dollars (1,12 $ par action), alors qu'ils s'étaient chiffrés à 112,6 millions (1,01 $ par action) l'an dernier.

Le chiffre d'affaires a progressé de 1,4 % pour s'établir à 3,56 milliards.

Les résultats sont conformes aux attentes des analystes financiers.

«Nous sommes satisfaits de nos résultats du troisième trimestre, qui sont en progression par rapport à l'excellent troisième trimestre de l'an dernier, malgré une déflation persistante dans certaines catégories de produits et une prudence soutenue des consommateurs», a affirmé M. La Flèche.

Le dirigeant a expliqué que la déflation était la conséquence de la forte inflation de l'an dernier et d'une intense activité promotionnelle découlant de la vive concurrence dans le secteur de l'alimentation. Metro a en outre décidé de baisser de son propre chef les prix de certains de ses produits en Ontario pour mieux se positionner sur le marché.

Pharmacies

L'entreprise, qui exploite des pharmacies au Québec (la chaîne Brunet) et en Ontario, s'attend à subir des effets financiers négatifs, mais relativement modestes, à la suite de la décision des gouvernements de réduire les prix des médicaments génériques. Ce secteur ne génère qu'une petite partie des revenus et des profits de Metro.

«Mais ce n'est pas une bonne nouvelle pour nos résultats», a convenu Éric La Flèche.

Metro a par ailleurs annoncé mercredi le déploiement, cet automne, de sa carte de fidélité Metro & Moi dans l'ensemble du Québec. Le programme a été lancé à Québec en avril et la direction soutient qu'il a surpassé les objectifs qui avaient été fixés. Dans ses magasins ontariens, Metro peut compter sur le programme Air Miles, qui est affilié à la chaîne IGÀ au Québec.

Malgré la déflation, Metro compte toujours pouvoir faire croître son bénéfice par action de huit à dix % pendant l'exercice en cours, par rapport au précédent.

L'action de Metro a clôturé à 43,35 $ mercredi, en recul de 1,1 %, dans un marché fortement baissier à la Bourse de Toronto.