Imaginez que vous marchez dans votre magasin à grande surface local et que chacun de vos gestes et regards sont surveillés et enregistrés par une caméra liée à un ordinateur qui vous suit alors que vous parcourez les allées, vous arrêtez devant les étalages et choisissez des produits.

Le trajet que vous effectuez est évalué et des notes sont prises à savoir si vous avez traîné ou si vous vous êtes directement dirigé vers ce dont vous aviez besoin. Le temps que vous avez pris pour décider d'acheter un item plutôt qu'un autre est consigné tout comme le moment que vous avez passé à regarder les étalages spéciaux ou les offres de la semaine.

Cette technologie n'est pas monnaie courante dans les magasins du Canada, mais elle pourrait le devenir bientôt alors que le monde de la vente au détail adopte une grande variété de technologies visant à étudier le comportement des consommateurs et augmenter les ventes.

C'est à Mississauga, en Ontario, que se trouve le laboratoire de Think ROI, un regroupement de plusieurs entreprises qui permet aux commerçants de tester différentes technologies avec des maquettes qui ressemblent à s'y méprendre à un vraie boutique.

«Cette semaine, ça pourrait être Wal-Mart, la semaine prochaine ça pourrait être Loblaws ou Shoppers Drug Mart. Chaque client avec lequel nous travaillons a la possibilité de venir ici et de voir son équipement en place, incluant sa signalisation, comme si c'était vraiment son magasin», raconte David Rodgerson, directeur de marketing pour IBM Canada.

Durant une récente visite des installations de Think ROI, le plafond était truffé de petites caméras reliées à un logiciel pouvant analyser le comportement des clients, établir des modèles de circuit et fournir des données sur les réactions par rapport aux produits.

D'autres caméras peuvent être discrètement placées entre les étalages afin d'aider les commerçants à évaluer la manière dont les consommateurs réagissent aux différents items.

Les données produites par les deux systèmes sont anonymes puisqu'ils n'enregistrent pas les visages ni les renseignements permettant d'identifier les personnes, soutient Domenic Cecol, directeur de marketing pour Central Group, une entreprise spécialisée en marchandisage pour la vente au détail.

Une autre technologie qui pourrait éventuellement se retrouver dans les pharmacies ou les magasins à grande surface canadiens est un kiosque informatique pouvant aider les femmes à choisir des produits de beauté et des teintures pour les cheveux.

Ce type de kiosques est une tendance importante dans le milieu de la vente au détail. Il a déjà fait son apparition dans les aéroports pour faciliter l'enregistrement des passagers et est de plus en plus fréquents dans les magasins pour permettre aux clients de régler leurs achats.

Les boutiques pourraient bientôt se doter de kiosques offrant des circulaires numériques et des coupons de réduction pouvant être téléchargés avec des téléphones intelligents ou même des conseils d'expert à distance via un lien vidéo. Les prototypes dont déjà à l'étude chez Think ROI.