La baisse des revenus de vente d'essence aux États-Unis a nui beaucoup à la rentabilité d'Alimentation Couche-Tard  (T.ATD.B), le géant des dépanneurs d'origine québécoise, au cours des derniers mois.

Par conséquent, le détaillant a subi une chute de profit de 23% lors de son troisième trimestre terminé le 31 janvier dernier, à 54,98 millions US.Et cette baisse de profit est survenue chez Couche-Tard malgré une croissance soutenue de 26% de ses revenus totaux à près de 5 milliards US, en incluant l'apport des acquisitions effectuées depuis un an.

«Notre marché demeure particulièrement difficile aux États-Unis», a admis Raymond Paré, vice-président et chef de la direction financière de Couche-Tard, lors de la présentation des résultats trimestriels aux analystes, hier.

D'ailleurs, à 29 cents US par action, le bénéfice de Couche-Tard à son troisième trimestre s'est avéré inférieur de 24% à la moyenne des prévisions d'analystes. Cette moyenne cotait à 38 cents US par action, selon la compilation de l'agence d'informations financières Bloomberg.

En Bourse, les investisseurs ont réagi négativement. Malgré l'annonce par Couche-Tard d'une hausse de 14% de son dividende trimestriel. Il passe de 3,5 à 4 cents US par action.

Hier à la Bourse de Toronto, les actions de Couche-Tard ont terminé en baisse de presque 6% à 18,86$. Il s'agit de leur niveau le plus bas depuis la mi-novembre 2009.

De l'avis d'analystes, l'attrait de Couche-Tard en Bourse au cours des prochains mois sera influencé par deux facteurs principaux.

D'une part, les investisseurs s'attendent à une amélioration de ses résultats aux États-Unis, qui demeurent dépendants d'une économie encore hésitante.

D'autre part, Couche-Tard devra démontrer une meilleure continuité de ses efforts de réduction de ses coûts d'exploitation, afin de compenser la chute des marges bénéficiaires avec ses ventes d'essence.

«Le dernier trimestre s'est avéré le plus faible depuis un an au niveau de la baisse des frais d'exploitation. Aussi, la croissance des ventes de marchandises autres que l'essence demeure très mitigée, surtout lorsque l'on exclut la hausse de prix des produits du tabac», a souligné un analyste en commerce de détail chez un important courtier canadien, qui a requis l'anonymat.

«Cela dit, a-t-il ajouté, Couche-Tard est une bonne entreprise dans son secteur, avec un bilan financier avantageux. Elle demeure bien positionnée pour profiter d'autres projets d'acquisition au cours des prochains mois.»

D'ailleurs, en présentant les résultats du troisième trimestre, les dirigeants de Couche-Tard ont tenu à réaffirmer leur quête «d'occasions de croissance par acquisitions», en particulier au sud de la frontière.

«Nous continuons d'examiner activement divers projets, mais nous tenons aussi à demeurer prudents avec ces acquisitions», a indiqué Alain Bouchard, président et chef de la direction de Couche-Tard.

Le réseau de Couche-Tard au Canada et dans 43 états américains comptait 5883 magasins au 31 janvier dernier. C'est 440 magasins de plus qu'en début d'exercice neuf mois auparavant, presque tous ajoutés par acquisitions.