Le commerce au détail n'a pas été épargné par la récession; après 14 années consécutives de hausses, les ventes au détail ont connu une baisse en 2009 selon les données dévoilées mercredi par le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD).

Au Canada, les ventes au détail ont atteint 410,9 milliards, soit une baisse marquée de 3,6%, un recul de 15,3 milliards par rapport à l'année précédente.

Bien qu'une baisse ait aussi été enregistrée au Québec, celle-ci fut plus modeste, à 1,4%, pour un manque à gagner de 1,3 milliard chez les détaillants, qui ont réalisé des ventes de 94 milliards en 2009.

Certains ont pu échapper à la morosité. Les sous-secteurs en hausse traduisent d'ailleurs la réalité économique du vieillissement et de la croissance de la population en plus de la tendance à se tourner vers le cocooning et des divertissements moins coûteux en période d'incertitude.

Ainsi, les pharmacies et magasins de produits de soins personnels ont connu les plus fortes hausses, tout comme les magasins d'alimentation (5,9% et 5,7%, respectivement).  Les magasins d'accessoires de maison et les magasins d'articles de sport, de passe-temps, de musique et les librairies ont également su tirer leur épingle du jeu avec des hausses respectives de 3,7% et de 3%.

À l'opposé, le ralentissement économique s'est fait sentir dans les sous-secteurs impliquant les déplacements, les achats importants et les biens de luxe. Ce sont donc les stations-services qui ont connu le recul le plus marqué, à 19,6%, suivies des magasins d'ordinateurs et de logiciels (-10,2%) et des magasins de meubles (-5,2%), les concessionnaires automobiles (-4,4%), les détaillants d'appareils électroniques et d'électroménagers (-4,1%) de même que les magasins de chaussures, d'accessoires vestimentaires et bijouteries (-2,8%) et les magasins de vêtements (-1,5%).

Le Conseil note avec une certaine inquiétude le niveau élevé d'endettement des Canadiens et des Québécois, soulignant que le taux de crédit total par rapport au revenu disponible a bondi de plus de 10% en 10 ans au pays. En 2009, à l'échelle canadienne, le taux de crédit à la consommation par rapport au revenu personnel atteignait 40,2% alors que le crédit hypothécaire se situait à 89%.

Dans ce contexte, le Conseil s'attend à ce que les Québécois privilégient l'épargne au détriment des dépenses de consommation mais constate également que l'indice de confiance est élevé, de sorte qu'il prévoit une hausse des ventes au détail de 2% en 2010 au Québec.