Le gros détaillant en rénovation et quincaillerie Rona (T.RON) voit encore «beaucoup d'occasions de croissance» au Canada malgré l'impact de la récession sur son marché, pire qu'anticipé.

Et cette croissance devrait parvenir surtout de l'expansion continue de son réseau de magasins et de détaillants franchisés en Ontario et vers l'ouest du Canada.

«Notre objectif est de hausser notre part du marché (au détail) de la rénovation résidentielle de 17,5% à 20% d'ici quelques années», a indiqué Robert Dutton, président et chef de la direction de Rona, au cours d'une miniconférence financière organisée par l'entreprise, hier à Toronto.

Quant au Québec, son marché d'origine qu'il domine déjà, Rona mise sur l'amélioration continue de son offre de produits et services, en magasins et par l'internet, afin de ravir des parts de marché à ses concurrents.

Entre autres, Rona mise sur la croissance de sa gamme de produits de ses marques privées afin de se distinguer davantage sur le marché. Ces marques privées devraient croître jusqu'à 24% des ventes totales d'ici quelques années, comparativement à 19% actuellement.

Rona entend aussi accentuer ses efforts pour accroître son marché des clients commerciaux et professionnels en rénovation résidentielle, qui vaut déjà plusieurs milliards de dollars par année.

En termes financiers, la confiance de Rona envers son retour prochain à la croissance devrait aussi paraître sur sa rentabilité, ont soutenu ses hauts dirigeants devant le groupe d'analystes et d'investisseurs institutionnels.

D'ici deux ans, Rona compte rehausser son bénéfice par action «de 10% à 15%», ainsi que le taux de rendement de son capital.

L'entreprise mise aussi sur un «excellent bilan financier» pour soutenir ses ambitions de croissance par acquisitions. Il s'agira surtout de petits projets ciblés au Canada anglais, au fur et à mesure de l'expansion géographique de Rona.

En parallèle, dans ses marchés plus à maturité comme au Québec, Rona garde un oeil attentif sur ses détaillants affiliés de longue date qui auraient besoin d'un coup de pouce financier ou professionnel pour assurer leur relève.

Dans certains cas, Rona pourrait même acheter des fonds de commerce et faciliter leurs regroupements sur une base locale ou régionale.

Quant aux investisseurs en actions de Rona, selon ses dirigeants, ils devraient aussi trouver leur compte de ses ambitions d'expansion et de meilleure rentabilité.

En Bourse, hier, après les commentaires faits à Toronto, l'action de Rona a gagné 6 cents, à 16,62$. C'était une légère hausse comparable à celle de l'indice sectoriel des détaillants (biens et services discrétionnaires).

N'empêche, selon les analystes, les prochains résultats financiers attendus de Rona, à la mi-février, devraient encore être décevants.

Le détaillant pourrait confirmer son quatrième trimestre consécutif de baisse des ventes, mais à un rythme moins accentué que les trois précédents.

Pour tout l'exercice 2009, les analystes anticipent un recul de 5% des revenus de Rona autour de 4,65 milliards de dollars, ce qui serait le plus faible niveau en trois ans.

Quant à sa rentabilité, les analystes anticipent un bénéfice par action de l'ordre de 1,15$ pour l'exercice 2009 (BPA avant éléments spéciaux).

S'il s'avère, ce BPA serait inférieur de 20% par rapport à l'exercice précédent, et le plus faible depuis 2003.