Le Groupe Jean Coutu (T.PJC.A) a dépassé les attentes à son troisième trimestre, tirant profit de la frénésie qui a entouré la grippe A (H1N1) et de l'expansion de son réseau de pharmacies.

Pour la période terminée le 28 novembre, l'entreprise longueuilloise a déclaré un bénéfice d'exploitation avant amortissements de 71,5 millions, en hausse de 19% par rapport aux 60,1 millions dégagés pendant le même trimestre de l'année précédente.

Les profits nets ont atteint 44,6 millions (19 cents par action), alors qu'il y a un an, Jean Coutu essuyait une perte nette de 399,2 millions (1,66 $ par action), imputable à la quote-part de la perte de la chaîne américaine Rite-Aid que le détaillant québécois devait alors comptabiliser.

Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 17 cents. Les investisseurs ont donc bien réagi: en fin de matinée, l'action de Jean Coutu bondissait de 2,9% pour s'échanger à 10,01 $, à la Bourse de Toronto.

Au troisième trimestre, les revenus du groupe se sont élevés à 678,1 millions, en progression de 9,3%.

L'entreprise a expliqué vendredi que l'augmentation était attribuable à la croissance générale du marché, à l'expansion du réseau de pharmacies et aux promotions liées à son 40e anniversaire. De plus, la crainte de la grippe A (H1N1) a fortement contribué à la hausse de 16% des ventes de médicaments en vente libre, mais aussi des produits non pharmaceutiques comme les gels antiseptiques.

«Cela a évidemment amené beaucoup de gens dans les magasins (qui ont également acheté des produits non reliés à la grippe)», a fait remarquer le président et chef de la direction du détaillant, François Jean Coutu, au cours de la téléconférence avec les analystes financiers, vendredi.

Les ventes des pharmacies comparables (ouvertes depuis au moins un an), une mesure clé dans le secteur du commerce de détail, ont crû de 6,3%, un rythme deux fois supérieur à celui de l'année dernière.

«Nous nous attendons à ce que ce bond soit de courte durée puisque les dépenses des consommateurs demeurent généralement tièdes», a cependant estimé l'analyste Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, dans une note.

Pro Doc en renfort

Les marges bénéficiaires de Jean Coutu ont été raffermies par la bonne tenue de la filiale de fabrication de médicaments génériques Pro Doc, dont les ventes ont crû de 20% en trois mois et presque triplé par rapport à l'année dernière. Au troisième trimestre, elles ont totalisé 26,8 millions.

Au cours de la période, quatre nouvelles pharmacies Jean Coutu ont ouvert leurs portes, une a été relocalisée et 14 autres ont fait l'objet d'importantes rénovations. Le nombre total de pieds carrés du réseau a augmenté de 5,8% par rapport à la même période de l'an dernier.

En raison de retards dans certains travaux, Jean Coutu ne réussira toutefois pas à atteindre son objectif d'une hausse d'au moins 8,5% de sa superficie totale d'ici la fin février.

Malgré tout, la direction prévoit que l'expansion et la modernisation du réseau permettra de soutenir la croissance des ventes au cours des prochains mois.

Pour la première fois depuis plus d'un an, Jean Coutu n'a dû comptabiliser aucune quote-part des pertes de Rite Aid dans ses résultats trimestriels.

La dernière quote-part, de 24,3 millions, a été inscrite au deuxième trimestre. Le détaillant détient 28,4% des actions de Rite-Aid, mais comme il a déduit de ses profits, au cours des dernières années, un montant égal à la valeur de cet investissement, il n'a plus à inscrire à ses livres sa part des pertes de la chaîne américaine. Jean Coutu continue tout de même d'être représenté au conseil d'administration de Rite Aid.

Le Groupe Jean Coutu exploite un réseau de 366 pharmacies franchisées, situées au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Ontario. Il emploie plus de 17 000 personnes..