Les commerces de détail américains s'efforcent de rattraper les ventes ratées du week-end, dernier avant Noël et généralement l'un des meilleurs de l'année, mais qui a pâti d'une tempête de neige monumentale aux États-Unis.

«Cette tempête n'aurait pas pu arriver à un pire moment, alors que le samedi avant Noël est généralement le plus fort jour de ventes de toute la saison des fêtes», a indiqué lundi à l'AFP Jie Zhang, spécialiste du commerce de détail à l'Université du Maryland.

«Beaucoup d'acheteurs potentiels sont restés chez eux et certains magasins ont même fermé plus tôt que prévu», a-t-elle ajouté, prévoyant que cette tempête aurait «un impact très négatif» sur les ventes de Noël aux États-Unis.

D'après Marc Pado, stratège boursier de la banque Cantor Fitzgerald, la neige est susceptible d'avoir eu un impact sur 5% du total des ventes de la saison des fêtes.

Les chaînes de distribution ont pris plusieurs mesures pour attirer des clients, étendant leurs horaires d'ouverture dans les zones touchées par la tempête, à l'instar de Target, ou en augmentant le délai pour bénéficier des livraisons garanties pour le 25 décembre au plus tard, comme la chaîne de librairies Barnes and Noble ou encore le site internet de déstockage Overstock.com.

Jie Zhang remarquait toutefois que, «comme Noël tombe un vendredi cette année», les consommateurs disposent de près d'une semaine complète pour finaliser leurs achats.

Elle estimait cependant que «cela ne devrait pas suffire pour rattraper la totalité des ventes perdues».

En outre, «les gens font attention à leur budget cette année, ils ne devraient pas dépenser plus même si c'est à la dernière minute», a fait valoir Peter Morici, professeur de gestion, également à l'Université du Maryland.

Selon lui, «les distributeurs pourraient en outre baisser encore plus leurs prix à la dernière minute pour se débarrasser de leur marchandise», ce qui pourrait contribuer à un chiffre d'affaires moins bon que prévu.

«Les chaînes de distribution qui n'ont pas une forte présence en ligne ou les commerces indépendants devraient avoir perdu des ventes», tandis que les chaînes de magasins qui disposent d'un site de e-commerce, comme Walmart, ne devraient pas avoir trop souffert, a ajouté Peter Morici, également professeur à l'Université du Maryland.

Les commerces en ligne devraient, eux, avoir bénéficié des intempéries du week-end.

«Ce blizzard est une vraie bénédiction pour eux, car il a incité encore plus de consommateurs à faire leurs achats de Noël sur internet, alors que les ventes en ligne étaient déjà bonnes cette année», a souligné Mme Zhang.

Le cabinet spécialisé Comscore indiquait dimanche que pour les 48 premiers jours de la saison des fêtes, à savoir novembre et décembre, 24,8 milliards de dollars avaient déjà été dépensés en ligne, soit une hausse de 4% comparé à l'an dernier.

Amazon.com, en particulier, devrait apparaître comme le grand gagnant du week-end. Son titre bondissait de 3,28% à 132,52 dollars lundi vers 13h30 à la Bourse de New York, plus que les autres titres de distribution.

Globalement, Mme Zhang s'attendait à des ventes de Noël en baisse: «elles devraient ressortir un peu en baisse pour l'ensemble du secteur mais en nette hausse pour les commerces en ligne».

Le repli ne devrait toutefois pas être très important «alors que les ventes de l'an dernier étaient déjà mauvaises», a-t-elle ajouté.

La NRF prévoit un recul de 1% des ventes de Noël comparé à l'an dernier.