Les ventes de Reitmans (T.RET.A) étaient en baisse au dernier trimestre et une des raisons se trouve du côté des femmes avec une taille forte. En cette période de difficultés économiques, elles ont acheté moins de vêtements chez le détaillant montréalais que leurs consoeurs plus minces.

Ne cherchez pas de données précises à ce sujet dans les résultats publiés hier. Le constat vient plutôt du président, Jeremy Reitman, en entretien avec La Presse Affaires. «Pour les tailles fortes, les affaires sont très difficiles», confie-t-il, précisant que ce segment représente le tiers de ses ventes. «C'est significatif», ajoute-t-il.

Trouver la cause de ce désintérêt des femmes enrobées pour les vêtements de Reitmans est plus difficile. «On ne peut pas mettre le doigt dessus», confie le président. Il souligne du même souffle que les femmes plus âgées sont aussi moins présentes que les plus jeunes.

Mesure-clé de l'industrie, les ventes de magasins comparables ont reculé de 1,8% dans les neuf derniers mois. Pour le trimestre terminé le 31 octobre, le recul est de 2,2%. Enfin, pour les quatre semaines du mois de novembre, la diminution est de 4%. «Ce n'est pas une bonne séquence», reconnaît M. Reitman, qui précise que la baisse de novembre est attribuable au temps clément qui a repoussé les achats de l'hiver. «La semaine dernière a été meilleure», précise-t-il.

Le bénéfice de Reitmans s'est établi à 18,9 millions de dollars pour le trimestre, comparativement à 23 millions l'an dernier.

Le bénéfice par action de Reitmans est arrivé en plein dans la moyenne des analystes sondés par Bloomberg, à 28 cents, comparativement à 32 cents il y a un an. Neil Linsdell, de Versant Partners, prévoyait pour sa part 23 cents. «Ils réussissent à contrôler la quantité de marchandises soldées», explique-t-il.

En plus, souligne M. Linsdell, la force du dollar canadien devrait aider les dirigeants de Reitmans dans les prochains trimestres. Le détaillant achetant ses vêtements en dollars américains, il pourra profiter de marges plus grandes.

M. Linsdell a une recommandation d'achat sur le titre. Mais il admet que ses clients lui posent plein de questions sur la capacité du détaillant à maintenir son dividende, qui représente 4,2% du prix de l'action.

«Ils ont plein d'argent», leur répond M. Linsdell, rappelant que l'entreprise détient 3,26$ de liquidités par action. C'est ce qui lui laisse croire que le détaillant pourrait hausser son dividende dans les prochains trimestres, une fois que les ventes auront repris du mieux.

Il estime de plus que si l'entreprise avait eu à faire des acquisitions, elle aurait profité du marché actuellement déprimé pour passer à l'action.

En entretien, M. Reitman souligne par contre qu'il a quatre cibles potentielles, deux avec lesquelles il a des discussions et des autres qui repoussent la cour qu'il leur fait.

De grosses prises potentielles? Trois d'entre elles comptent une centaine de magasins, l'autre est plus petite, répond-il, sans offrir d'autres détails.

Est-ce à dire que les liquidités de Reitmans seront utilisées pour faire acquisition et que le dividende ne sera pas haussé? «On a un dividende qui est très solide, dit-il d'abord. Mais l'un n'empêche pas l'autre parce qu'on a de bonnes capacités d'emprunt.»

Le titre de Reitmans, qui avait atteint un sommet de 52 semaines lundi, a perdu 39 cents, à 16,98$, à Toronto hier.