Le géant américain de l'alimentation Kraft Foods a annoncé vendredi que son OPA hostile sur le confiseur britannique Cadbury serait ouverte jusqu'au 5 janvier, dans un communiqué annonçant l'envoi aux investisseurs du prospectus décrivant l'opération.

Le groupe américain a confirmé dans ce communiqué l'ensemble des termes de son offre publique d'achat mixte, en actions et en espèces, qu'il avait annoncée début novembre. Il se propose donc toujours de racheter chaque action Cadbury en échange de 300 pence en numéraire, plus 0,2589 action Kraft.

Sur la base des derniers cours de clôture respectifs des deux groupes, cette offre équivaut à 713 pence par action de Cadbury, et valorise ce dernier autour de 10,1 milliard de livres, soit environ 11,2 milliards d'euros, indique Kraft.

Le groupe a également précisé le calendrier de l'OPA, qui n'avait pas encore été dévoilé. L'offre a démarré ce vendredi et les actionnaires de Cadbury qui veulent apporter leurs titres auront jusqu'au 5 janvier à 13H00 GMT pour le faire, a précisé le groupe américain.

Par ailleurs, les actionnaires du groupe américain devront se prononcer sur cette opération de rachat lors d'une assemblée générale extraordinaire, qui se déroulera le 2 février.

Enfin, l'OPA pourra être prolongée au maximum jusqu'au 2 février, a ajouté Kraft Foods.

Kraft précise également dans le prospectus qu'il s'est fixé comme condition de réussite de son OPA l'obtention «d'au moins 90%» du capital de Cadbury, tout en se réservant le droit d'abaisser ce seuil de réussite à plus de 50% du capital du confiseur.

Cadbury a rejeté vigoureusement cette OPA, dont il juge le montant «dérisoire». Et le patron du groupe britannique, Todd Stitzer, a récemment exprimé sa préférence envers le chocolatier américain Hershey, qui s'est dit publiquement intéressé par Cadbury, tout comme le groupe familial italien Ferrero.

Par ailleurs, le ministre du Commerce Peter Mandelson a lancé ce vendredi une mise en garde à l'encontre de Kraft, en prévenant qu'il ferait face à une «forte opposition» du gouvernement britannique s'il tentait d'utiliser le rachat de Cadbury pour se faire «de l'argent rapide».

«Si vous pensez que vous pouvez venir ici et vous faire de l'argent rapidement, vous verrez que vous déclencherez une forte opposition au sein de la population et du gouvernement», a déclaré M. Mandelson, qui s'exprimait lors d'un déplacement à Birmingham (centre de l'Angleterre), berceau du groupe Cadbury, selon des propos rapportés par le Financial Times.