Les Compagnies Loblaw (T.L) prévoient accélérer leur programme d'amélioration des magasins et se tourner vers le marché de l'alimentation ethnique pour contrer les défis posés par la récession, ont-elles indiqué vendredi.

La première chaîne de détaillants en alimentation au Canada dépensera cette année 300 millions de dollars de plus que prévu pour rénover ses magasins et faire une mise à jour de sa technologie de chaîne d'approvisionnement et de son infrastructure, faisant grimper la valeur de son programme d'investissements à environ 1 milliard. Loblaw a aussi accru sa présence sur le marché des produits alimentaires ethniques en annonçant vendredi la conclusion d'un accord de 225 millions pour acquérir le détaillant d'alimentation asiatique T&T Supermarket, qui exploite 17 magasins en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario.

Ces deux éléments devraient permettre à la société d'offrir une concurrence plus solide dans la deuxième moitié de l'année. La direction de Loblaw a d'ores et déjà averti que ce deuxième semestre serait plus difficile que le premier.

Une hausse de l'inflation, qui a aidé à gonfler les ventes pendant les six premiers mois de l'exercice parce que les consommateurs payaient davantage pour leurs articles, a permis à Loblaw de se constituer une réserve d'argent pour la deuxième moitié de l'année, alors que l'inflation devrait redescendre, a noté le président Alan Leighton lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Les volumes du marché de l'alimentation ont aussi reculé ces dernières semaines, une tendance qui pourrait se poursuivre, a-t-il averti.

La combinaison de ces deux facteurs - une plus faible inflation et des volumes en baisse - fait planer un nuage noir sur les six derniers mois de l'année, ce qui force la compagnie a réagir si elle veut faire grimper ses ventes et conserver sa part de marché, a ajouté M. Leighton.

Plus de 200 magasins, principalement dans l'Ouest canadien et au Québec, seront rénovés d'ici la fin de l'année, et plus d'investissements seront consacrés à la structure de chaîne d'approvisionnement de Loblaw.

L'acquisition de T&T vise aussi à faire de Loblaw une entreprise plus concurrentielle.

«Le marché ethnique représente une vaste occasion d'affaires au Canada, a fait valoir M. Leighton. Nous en détenons une part relativement petite pour l'instant. Notre objectif est devenir le numéro un à ce chapitre et T&T nous donne la plateforme pour atteindre cet objectif.»

Loblaw a par ailleurs présenté de solides résultats financiers pour son deuxième trimestre, incluant une hausse de 38 % de son bénéfice.

Le profit net a grimpé à 193 millions, soit 70 cents l'action, pour le trimestre terminé le 20 juin, contre un bénéfice de 140 millions, ou 51 cents l'action, à la même période l'année dernière.

Le chiffre d'affaires trimestriel a grimpé de 2,8 % à 7,2 milliards, comparativement à 7 milliards un an plus tôt.

Les ventes des magasins comparables - soit ceux ouverts depuis au moins un an - ont grimpé de 2,5 % au cours du trimestre, comparativement à une croissance de 0,7 % au cours de la période correspondante l'année dernière.

L'appréciation des résultats a été principalement attribuable aux coûts et aux marges brutes, une tendance qui ne se poursuivra vraisemblablement pas compte tenu que l'inflation devrait chuter, que les volumes sont en déclin, que la concurrence s'intensifie et que l'entreprise entend dépenser pour rénover ses magasins, a expliqué le président exécutif Galen Weston Jr.

Le chômage bouleverse aussi habitudes des consommateurs, ceux-ci faisant moins d'achats et achetant plus de produits dans le but de cuisiner à la maison, a noté M. Leighton. La chute des ventes de repas prêts à manger est «assez impressionnante», a-t-il précisé.

La seule exception est la nourriture pour animaux domestiques, qui ne semble pas touchée par les effets de la récession.

L'action de Loblaw a chuté vendredi de 70 cents pour clôturer à 35,05 $ à la Bourse de Toronto. Le société de Brampton, en Ontario, est contrôlée par George Weston