Une tentative du Canada de venir en aide aux organismes de bienfaisance et aux organismes à but non lucratif qui cherchent de nouveaux moyens de financer les services sociaux pourrait bien devenir l'un des plus importants investissements du genre au monde.

Au cours de l'été, un groupe d'experts créé par le gouvernement a recommandé aux libéraux d'accorder jusqu'à 500 millions en financement à des organisations qui offrent notamment de l'hébergement aux sans-abri ou de la formation professionnelle aux gens qui ont de la difficulté à intégrer le marché du travail.

Cette semaine, le gouvernement est allé bien au-delà de la recommandation dans sa mise à jour économique : promettant 755 millions sur 10 ans.

À titre comparatif, des documents internes du gouvernement datant de cet automne soutiennent que des fonds similaires implantés dans d'autres États se chiffreraient à 400 millions s'ils tenaient compte de la population et de l'économie canadienne.

La « finance sociale » permet aux organismes de bienfaisance et aux organisations à but non lucratif de s'associer à des investisseurs privés pour tester de nouvelles méthodes de fournir des services sociaux.

L'idée est que les fonds publics servent de levier pour accroître la participation privée dans des projets caritatifs, ou encore de récompenser la performance si les expériences aboutissent.

Des gens qui travaillent dans ce secteur naissant au Canada estiment qu'une décennie de financement fédéral devrait permettre au système d'atteindre un niveau où il n'aurait plus besoin de fonds publics, car il deviendrait auto-suffisant.