Une grève de 24 heures dans deux des centres de tri postaux les plus achalandés au Canada a entraîné des retards, mardi, dans l'envoi de dizaines de milliers de lettres et de colis à travers le pays, alors que les travailleurs de Postes Canada intensifiaient leurs pressions dans les négociations avec leur employeur.

L'action syndicale d'un jour a paralysé les opérations de la société d'État dans la région du Grand Toronto - au centre de tri Gateway à Mississauga, qui traite environ les deux tiers de tous les colis postés au Canada, et au centre de traitement du courrier South Central, dans l'extrémité est de la ville.

Les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) menacent de poursuivre leurs moyens de pression après deux journées consécutives d'arrêts de travail tournants, à moins que Postes Canada n'adoucisse ses propositions de contrat pour les facteurs urbains et ruraux.

Le syndicat et Postes Canada ont été incapables de conclure de nouvelles conventions collectives pour les deux unités de négociation après 10 mois de discussions.

Lundi, des débrayages ont eu lieu à Victoria, à Edmonton, à Windsor et à Halifax, causant peu de problèmes de livraison à l'extérieur de ces villes.

Toutefois, l'arrêt de travail de mardi à Toronto, qui a impliqué près de 9000 membres du STTP, aurait eu des impacts beaucoup plus importants. Selon Postes Canada, une estimation « juste » des retards de livraison résultant du débrayage se situerait dans les dizaines de milliers.

Le STTP, qui représente 50 000 employés des postes, a demandé à Postes Canada de résoudre les problèmes liés à la croissance explosive du nombre de colis livrés, notamment les enjeux de santé et de sécurité et le travail précaire.

Les négociations se poursuivent

Postes Canada a soutenu mardi avoir tendu la main au syndicat dans le but d'atténuer certaines de ces préoccupations.

« Nous accordons de l'importance à notre relation avec le syndicat et avons pu trouver un terrain d'entente sur certaines questions, et nous nous sommes aussi engagés à travailler ensemble de manière constructive dans plusieurs dossiers importants », a affirmé le porte-parole Jon Hamilton dans un communiqué.

« Ceux-ci incluent notamment la nécessité de travailler ensemble sur les préoccupations des employés relativement à la charge de travail résultant de la croissance du nombre de colis, les services financiers supplémentaires et le fait d'aller au-delà de l'équité salariale pour les employés ruraux et suburbains en renforçant la sécurité d'emploi et en adoptant un uniforme unique pour tous les livreurs », a-t-il ajouté.

Cependant, un grand enjeu pour le STTP réside dans l'usage abusif allégué de travailleurs temporaires. Le syndicat souhaite que Postes Canada assure une plus grande sécurité d'emploi grâce à la création d'un plus grand nombre de postes à plein temps, affirmant que les travailleurs temporaires sont toujours moins payés, ne sont pas couverts par les régimes de soins de santé, de soins dentaires et de maladie ou d'invalidité, n'ont pas d'heures garanties et ne peuvent pas planifier leur avenir.

Les deux parties ont jusqu'ici promis de continuer à négocier.

Les employés de Postes Canada de la région de Toronto devaient retourner au travail à minuit. Les débrayages alternés devraient se poursuivre mercredi ailleurs au pays.

La ministre fédérale du Travail, Patty Hajdu, a déclaré lundi qu'elle surveillait la situation, sans toutefois laisser entendre que le gouvernement Trudeau interviendrait pour mettre fin aux grèves.

Les deux parties devraient rester à la table de négociation jusqu'à ce qu'un règlement soit conclu, a déclaré Mme Hajdu.

« Nous avons toujours une législation de retour au travail dans notre boîte à outils (mais) nous ne prévoyons pas l'utiliser dans un avenir rapproché », a-t-elle dit.