La commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, a estimé que le manque de sensibilisation au Canada et la vague de nationalisme antimondialisation qui se fait sentir en Europe pourraient expliquer en partie la lenteur du pays à saisir les possibilités offertes par l'accord commercial entre le Canada et l'Union européenne.

Mme Malmström a indiqué à La Presse canadienne que la transmission de l'information aux entreprises, en particulier aux petites entreprises, restait «le plus gros obstacle».

Selon la responsable européenne du commerce, la vague de gouvernements nationalistes et populistes en Europe menace de bloquer la ratification de l'accord - entré en vigueur à titre provisoire depuis un an. Des experts estiment que l'incertitude entourant l'avenir de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) pourrait également dissuader les entreprises européennes d'investir au Canada ou de s'étendre au-delà de ses frontières.

D'après les données de Statistique Canada, les exportations canadiennes vers l'Union européenne n'ont augmenté que d'un pour cent d'une année à l'autre au cours des 10 premiers mois ayant suivi la mise en oeuvre de l'Accord économique et commercial global (AÉCG). Les importations de l'UE ont toutefois augmenté de plus de 12 pour cent d'octobre à juillet, par rapport à la même période en 2016-2017.

Mme Malmström est arrivée à Montréal mercredi pour sa première réunion avec le ministre de la Diversification du commerce international, Jim Carr, ainsi que pour la réunion inaugurale du comité mixte de l'AÉCG.

Elle a souligné qu'il était toujours difficile d'établir un calendrier de ratification par les 28 États membres de l'UE, notamment parce que le gouvernement populiste italien, entré au pouvoir il y a sept mois, a exprimé des doutes sur l'accord. La déléguée commerciale et le ministre canadien devaient prendre la parole jeudi devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) sur le thème «Le commerce international en période de crise».