Le Canada planche sur un projet de réforme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), accusée par le président américain Donald Trump de permettre des pratiques «déloyales», et doit organiser en octobre à Ottawa une réunion internationale à ce sujet, ont indiqué vendredi des sources canadiennes.

«Nous reconnaissons les défis au sein de l'OMC et croyons qu'il faut trouver le moyen de faire le travail nécessaire pour faire avancer les réformes», a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministre de la Diversification du commerce international Jim Carr.

«Ce travail commence», a-t-il indiqué, soulignant que «l'OMC peut surmonter certains de ses défis historiques et faire des progrès».

«Un petit groupe de ministres du commerce ayant les mêmes idées pour discuter de la réforme de l'OMC» se réunira ainsi à Ottawa les 24 et 25 octobre pour «identifier des moyens concrets d'améliorer  l'OMC à court, moyen et long terme», a indiqué à l'AFP une source gouvernementale canadienne requérant l'anonymat étant donné le caractère sensible des discussions.

«Les travaux préparatoires sont en cours», a ajouté cette source.

«L'Australie, le Brésil, le Chili, l'Union européenne, le Japon, le Kenya, la Corée, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, Singapour et la Suisse feront partie du petit groupe de travail» qui se réunira dans la capitale canadienne, a précisé ce responsable.

Un source diplomatique européenne a toutefois affirmé à l'AFP que «la réunion n'est pas totalement confirmée, car une réunion ministérielle commerce du G20 a lieu en ce moment et le Canada vérifie s'il a assez de soutien» pour diriger la réforme de l'OMC.

Washington et Bruxelles avaient annoncé fin juillet vouloir travailler de concert afin de réformer l'OMC, à l'issue d'une réunion entre Donald Trump et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.

Le locataire de la Maison-Blanche a régulièrement critiqué publiquement le fonctionnement de l'OMC. En avril, il avait notamment affirmé sur Twitter que «la Chine, qui est une grande puissance économique, est considérée comme un pays en développement au sein de l'Organisation mondiale du commerce» et qu'à ce titre elle bénéficie «d'énormes avantages, particulièrement par rapport aux États-Unis».

De son côté, le directeur général de l'OMC, Roberto Azevedo a reconnu en juillet que l'Organisation, qui gère notamment les conflits commerciaux dans le monde, devait «continuer à réformer et à moderniser le système».

Cette initiative du Canada intervient à un moment de tensions commerciales internationales aiguës alimentées par la volonté de Donald Trump de revoir le fonctionnement des échanges mondiaux qui, selon lui, nuisent à son pays tels qu'ils sont actuellement régis.