Les travailleurs de Postes Canada ont donné le feu vert à leur syndicat, mardi, pour déclencher une grève d'ici la fin du mois.

Les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) se sont prononcés massivement en faveur d'un débrayage lors d'un vote qui s'est conclu dimanche.

Le syndicat affirme que près de 94 % des facteurs en milieu urbain ont voté pour un arrêt de travail, comparativement à 96 % des facteurs en banlieue et en régions rurales.

Le STTP et la société de la Couronne négocient des ententes séparées pour ces deux groupes de travailleurs depuis la fin de l'année dernière.

Le syndicat estime que les offres patronales déposées vendredi sont inacceptables pour ses membres. La date limite pour parvenir à un accord a été fixée au 26 septembre.

Les résultats du vote ont été dévoilés quelques heures après que le STTP eut recommandé à ses membres de faire leurs réserves de médicaments sur ordonnance en cas de grève ou de lock-out décrété par l'employeur.

Le syndicat appelait ses membres nécessitant une médication à long terme à faire honorer leur ordonnance par leur pharmacien dans l'éventualité où ils ne puissent plus bénéficier de leur assurance médicaments pendant un débrayage.

Le STTP indique que les enjeux majeurs de la négociation avec l'employeur sont la sécurité d'emploi, la rémunération de toutes les heures travaillées, les taux de salaire horaire et la garantie d'un nombre minimal d'heures de travail chaque semaine. Le syndicat reproche à la direction de ne rien offrir de satisfaisant sur ces enjeux.

Les négociations se sont intensifiées début juin, en présence d'un conciliateur. Un différend sur l'équité salariale impliquant 8000 facteurs des régions rurales et 42 000 travailleurs urbains a été au coeur des pourparlers. Dans une décision rendue en mai, l'arbitre Maureen Flynn a conclu que les écarts de salaires à Postes Canada sont « fondamentalement viciés » et a accordé aux deux parties jusqu'à la fin du mois d'août pour conclure un règlement sur l'équité salariale.

Cette échéance passée, Mme Flynn devrait maintenant imposer un règlement aux deux parties, même si le syndicat rappelle que d'autres questions d'équité salariale sont encore à régler, en dehors du mécanisme d'arbitrage.

En publiant ses états financiers du deuxième trimestre, le mois dernier, Postes Canada a estimé qu'un règlement pourrait se traduire par une charge exceptionnelle de près de 250 millions de dollars.

La société de la Couronne a récemment connu un élan spectaculaire dans ses activités de distribution de colis, grâce au commerce en ligne, mais le volume de lettres a chuté considérablement. Le STTP souhaite d'ailleurs que Postes Canada élargisse sa gamme de produits, en offrant notamment des services bancaires aux communautés mal desservies par les institutions financières.

La convention collective est échue depuis décembre.