Les négociations pour le renouvellement de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) ont peut-être atteint une impasse, mais le premier ministre Justin Trudeau est bien déterminé à poursuivre les discussions.

M. Trudeau s'est entretenu vendredi avec le président américain Donald Trump afin de plaider en faveur d'une conclusion rapide des pourparlers, un jour après avoir eu une discussion semblable avec le président du Mexique, Enrique Peña Nieto.

Selon un résumé de l'entretien fourni par le gouvernement canadien, Justin Trudeau aurait aussi fait part à M. Trump de ses «graves inquiétudes» concernant les menaces américaines d'imposer des tarifs douaniers pouvant s'élever jusqu'à 25 pour cent sur les importations de véhicules étant donné la nature intégrée des industries automobiles des deux pays.

Donald Trump a récemment demandé à son secrétaire au commerce de déterminer si l'importation d'automobiles et de pièces de véhicules pouvait menacer la sécurité nationale, soutenant que cette industrie était essentielle à la vigueur économique américaine.

Justin Trudeau avait indiqué aux journalistes, jeudi, qu'il prévoyait informer M. Trump qu'une telle décision aurait un «impact incroyablement négatif» sur l'économie des États-Unis.

Selon le premier ministre, cette réflexion de la Maison-Blanche découle fort probablement des difficultés à renouveler l'ALENA.

D'après le Nouveau Parti démocratique fédéral, les travailleurs de l'industrie automobile canadienne s'inquiètent des répercussions que pourrait avoir l'enquête américaine,  particulièrement en raison de l'instabilité qu'ils ressentent depuis le début de la renégociation de l'ALENA.

La députée néo-démocrate de Jonquière à la Chambre des communes, Karine Trudel, soutient que tout cela a des allures de «déjà-vu» et rappelle les menaces contre les industries de l'acier et de l'aluminium.

Elle demande au gouvernement fédéral d'agir rapidement pour rassurer les travailleurs qui craignent pour leur gagne-pain.

Parmi ses demandes pour l'ALÉNA, Washington exige aussi l'élimination de la procédure de résolution de conflit et l'introduction d'une disposition de réexamen qui permettrait aux États de se retirer de l'entente au bout de cinq ans.