L'inaction des gouvernements pour mettre fin à l'iniquité fiscale risque d'inciter des détaillants à aller s'établir ailleurs afin de profiter des mêmes avantages que leurs concurrents, croit le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau.

À son avis, le refus d'Ottawa et de Québec de percevoir la taxe de vente sur les biens achetés en ligne et les services des fournisseurs comme Netflix crée une motivation à agir de la sorte.

L'homme d'affaires y est allé de cette réflexion, mercredi, en marge d'une discussion à laquelle il prenait part sur l'équité fiscale avec le président de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), Alexandre Cusson, et la directrice générale de l'ADISQ, Solange Drouin. L'événement était organisé par le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD).

M. Péladeau a accueilli tièdement le récent changement de ton du gouvernement Trudeau à l'égard des géants du web comme Google, Amazon, Facebook et Apple - souvent présentés par l'acronyme GAFA.

Depuis Buenos Aires, où il participe au sommet du G20, le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a laissé entendre, dans une entrevue à Bloomberg, qu'il était ouvert à étudier la possibilité de taxer ces entreprises.

M. Péladeau a estimé qu'il n'y avait rien d'original dans cette réflexion, étant donné que la «taxation s'effectue» dans d'autres pays et que l'Union européenne vient de dévoiler un projet pour passer à l'action.

Au cours de la discussion, les trois intervenants ont également abordé dans une perspective plus large les effets du commerce en ligne.

Le président de l'UMQ a notamment plaidé pour une réforme du modèle fiscal afin d'aider les municipalités, qui voient leurs revenus fonciers s'éroder étant donné que les effets du commerce en ligne forcent de plus en plus de détaillants à mettre la clé sous la porte.