L'économie canadienne a continué à créer des emplois en octobre, malgré les prévisions de ralentissement de la croissance économique pour la deuxième moitié de l'année.

Quelque 35 300 emplois ont été créés en octobre, a indiqué vendredi Statistique Canada. Le nombre d'emplois à temps plein a grimpé de 88 700, tandis que celui d'emplois à temps partiel a retraité de 53 400.

«Après les modestes gains nets de l'été, les solides résultats d'octobre suggèrent qu'il y a toujours encore de la vie dans le redressement économique», a écrit dans un rapport l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter.

Le taux de chômage a avancé à 6,3 %, par rapport à 6,2 % en septembre, parce qu'un plus grand nombre de jeunes personnes se sont mises à la recherche d'un emploi.

Cependant, l'agence fédérale a publié vendredi un autre rapport, qui s'est avéré moins encourageant. Le déficit commercial du Canada avec les autres pays s'est établi à 3,2 milliards $ en septembre, ce qui était essentiellement inchangé par rapport au mois précédent - ce dernier a été révisé à 3,2 milliards $, après avoir initialement estimé à 3,4 milliards $.

Tant les exportations que les importations ont diminué pour un quatrième mois consécutif en septembre. Elles ont toutes deux cédé 0,3 %.

L'économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld, a noté que lorsque les exportations et les importations reculaient en même temps, cela témoignait habituellement d'un ralentissement de la demande à l'étranger et au pays.

«Si on regarde les chiffres pour le troisième trimestre, il est évident que les exportations vont être un énorme frein pour la croissance», a-t-il estimé.

Les exportations de véhicules automobiles et de leurs pièces ont diminué de 10,6 %, ce qui a été partiellement contrebalancé par une augmentation des exportations de produits énergétiques. Les prix des exportations ont cédé 0,6 %, tandis que leurs volumes ont progressé de 0,3 %.

De l'autre côté de l'équation, les importations de matériel et pièces électroniques et électriques ont chuté de 4,6 %, tandis que celles des biens de consommation ont laissé 1,9 %. Les prix des importations ont diminué de 1,5 %, mais leurs volumes ont avancé de 1,3 %.

Des économistes prédisent depuis plusieurs semaines que l'économie connaîtra un ralentissement dans la deuxième moitié de l'année, après avoir commencé 2017 en lion.

La vigoureuse croissance des six premiers mois de l'année a convaincu la Banque du Canada de hausser son taux d'intérêt directeur à deux reprises, mais la banque centrale l'a laissé intact le mois dernier, prédisant, elle aussi, un ralentissement d'ici la fin de l'année.

M. Shenfeld a estimé que les données sur l'emploi représentaient «un peu une incongruité» étant donné les autres données économiques, qui pointent vers un ralentissement pour le troisième trimestre.

Les gains les plus importants de l'emploi ont été observés dans les «autres services», une catégorie qui a ajouté 21 400 postes. L'industrie de la construction a accueilli 18 400 nouveaux travailleurs, tandis que 15 300 emplois ont été créés dans celle de l'information, la culture et les loisirs.

Le secteur du commerce de gros et de détail a perdu 35 900 emplois, contrebalançant ces gains.

Le Québec a affiché le meilleur gain provincial, avec l'ajout de 18 400 postes - la création de 33 000 postes à temps plein ayant contrebalancé la perte de 14 700 emplois à temps partiel. Le taux de chômage québécois a progressé de 0,1 point de pourcentage par rapport au mois de septembre, pour atteindre 6,1 %.

Quelque 11 900 emplois ont été créés en Alberta, contre 4000 au Manitoba et 3400 à Terre-Neuve-et-Labrador. La Saskatchewan a perdu 4000 emplois en octobre.

Par rapport à l'an dernier, le gain net pour l'ensemble du pays s'est établi à 308 100 emplois. Le nombre d'emplois à temps plein a grimpé de 396 800 pendant que le nombre d'emplois à temps partiel a diminué de 88 700.