Un nouveau sondage laisse croire que le nombre de Canadiens appuyant les changements fiscaux proposés par le gouvernement libéral fédéral surpasse tout juste celui des opposants.

Le sondage Ekos/La Presse canadienne a montré qu'en fonction de ce que les gens savent de la proposition, 49 % d'entre eux l'appuient, tandis que 44 % s'y opposent.

Les libéraux proposent trois révisions au régime fiscal pour combler des brèches qui permettent, selon eux, aux Canadiens les plus riches de payer moins d'impôt - des changements qui, de l'avis de l'opposition à Ottawa, auront des effets négatifs beaucoup plus larges pour les petites entreprises.

Le sondage a soumis des questions sur les changements proposés à 4839 personnes entre le 15 septembre et le 1er octobre, alors que ces enjeux accaparaient le début de la session d'automne à la Chambre des communes.

Les conservateurs ont lancé une guerre tous azimuts contre la proposition de réforme fiscale, achetant des publicités à la télévision et utilisant presque toute la période de questions chaque jour pour revenir sur cet enjeu. Les premiers ministres des provinces ont fait pression sur Ottawa, mardi, lors de la rencontre fédérale-provinciale, et divers groupes ont écrit des lettres, organisé des manifestations et montré leur désaccord lors d'assemblées populaires organisées par des membres du gouvernement.

Le résultat politique de ces actions demeure incertain, laisse croire le sondage.

«Étant donné la véhémence de la réponse initiale, certains avaient spéculé sur le fait que les libéraux au pouvoir se causaient du tort avec ces propositions. À notre avis, cela ne semble pas être le cas», a affirmé la firme Ekos.

«Bien que les libéraux soient en effet dans une position significativement plus faible qu'il y a un an, le déclin est survenu au cours du printemps, et non durant l'été», a-t-on ajouté.

Parmi les personnes interrogées, 52 % disent appuyer l'argument libéral selon lequel les changements créeront un système fiscal plus équitable, tandis que 40 % de ces personnes sont d'accord pour dire qu'il s'agit avant tout d'une ponction fiscale.

«La bataille de l'opinion publique est loin d'être terminée, mais à cette étape préliminaire, il semble que le gouvernement bénéficie d'un appui encore plus fort sur l'argument de base de l'équité», a indiqué Ekos.

Les chercheurs de la firme ont prévenu que les propositions en jeu sont complexes et que, bien qu'ils aient peu de doute sur la valeur des questions du sondage, une approche différente aurait pu donner des résultats différents.

Le sondage mené auprès de personnes jointes sur des cellulaires et des téléphones résidentiels présente une marge d'erreur de plus ou moins 1,4 point de pourcentage, 19 fois sur 20.