Bien qu'il soit difficile de dire si la dispute canado-américaine sur le bois d'oeuvre se réglera au cours des prochaines semaines, le président et chef de la direction de Tembec croit qu'Ottawa et Washington ont fait du progrès.

«Nous comprenons que l'écart entre les positions des deux pays s'est rétréci», a affirmé James Lopez, mercredi, au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du troisième trimestre.

Pour la période de trois mois terminée le 24 juin, Tembec a presque doublé son bénéfice net, qui s'est établi à 17 millions, ou 17% par action.

Interrogé par les analystes, M. Lopez a affirmé qu'il était difficile de prévoir le dénouement des négociations entre le Canada et les États-Unis ainsi que le contenu d'un éventuel accord.

«J'espère que nous pourrons conclure (ce dossier) prochainement, a-t-il dit. Mais nous savons tous, ceux qui sont (dans l'industrie) depuis longtemps, qu'il y a beaucoup d'imprévus.»

Adam Austen, porte-parole de la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, a indiqué que celle-ci était en étroite communication avec le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross. M. Austen ne s'est toutefois pas avancé sur l'état des négociations.

M. Ross continue de piloter le dossier du bois d'oeuvre, mais c'est le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, qui se chargera de la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) à compter du 16 août.

Ottawa et Washington tentent de régler le dossier du bois d'oeuvre avant que le Canada, les États-Unis et le Mexique se penchent sur l'accord tripartite en vigueur depuis 1994.

«C'est très difficile de dire s'il y aura une entente, a dit M. Austen. Notre échéancier est serré avec le dossier de l'ALÉNA.»

La coalition américaine du bois demande à l'administration Trump d'imposer des quotas sur les importations de bois d'oeuvre canadien au sud de la frontière, ce que rejette le Québec.

Dans le cadre de l'entente conclue en 2006, les producteurs de l'est du Canada faisaient l'objet de quotas oscillant entre 30 et 34% du marché américain en plus de tarifs douaniers oscillant entre 2,5 à 5% selon les prix du bois. Seuls des tarifs douaniers variant entre 5 et 15% étaient appliqués sur les exportations dans l'Ouest.

Au troisième trimestre, Tembec a payé 4 millions en droits compensateurs. La forestière s'attend à devoir payer 10 millions par trimestre tant qu'elle fera l'objet de droits compensatoires et antidumping d'environ 27%.

Les revenus de l'entreprise établie à Montréal ont grimpé de 11,4%, s'établissant à 419 millions. Son bénéfice d'exploitation ajusté a plus que doublé, à 59 millions.

Nouveau propriétaire

Par ailleurs, les actionnaires de Tembec voteront jeudi sur l'offre d'achat de Rayonier Advanced Materials. Si elle reçoit le feu vert de deux tiers des porteurs de titres, la transaction devrait être conclue d'ici la fin de l'année.

Impliquée dans un bras de fer avec les deux plus importants actionnaires de Tembec, la société floridienne a bonifié dimanche son offre de 807 millions US - qui tient compte de la dette de la compagnie québécoise - déposée en mai dernier.

Oaktree Capital Management et Restructuring Capital Associates - qui détiennent 37% des actions en circulation de Tembec -estimaient que l'offre initiale de 4,05 $ par action de la forestière n'était pas assez élevée.

Les deux firmes ont finalement changé leur fusil d'épaule après que Rayonier Advanced Materials eut accepté de payer 4,75 $ pour chaque action de la compagnie québécoise.

En fin de séance, à la Bourse de Toronto, l'action de Tembec se négociait à 4,65 $, en baisse de trois cents, ou 0,64%.