Alors que les États-Unis s'enfoncent dans un courant protectionniste, le gouvernement Trudeau multiplie les démarches pour dénicher de nouveaux marchés aux entreprises canadiennes.

Vendredi dernier, Ottawa a manifesté son intérêt de relancer les négociations pour conclure un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur - un bloc économique majeur qui regroupe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay. Ensemble, ces quatre pays représentent un marché de 260 millions de personnes. Avant de lancer de telles négociations, le gouvernement Trudeau veut prendre le pouls de la population au cours des quatre prochaines semaines.

Et aujourd'hui à Toronto, le Canada sera l'hôte d'une importante réunion des représentants de 11 des 12 pays qui avaient conclu en octobre 2015 le Partenariat transpacifique (PTP) - un accord qui est devenu moribond après la décision de l'administration de Donald Trump d'en retirer les États-Unis peu de temps après son arrivée au pouvoir, en janvier.

Cette rencontre à Toronto permettra de mesurer l'appétit des 11 pays (Canada, Mexique, Chili, Pérou, Japon, Malaisie, Viêtnam, Singapour, Brunei, Australie et Nouvelle-Zélande) de poursuivre les discussions afin de sauvegarder les grands pans du PTP. Les États-Unis n'auront pas de représentant à Toronto. Les ministres du Commerce de ces pays vont ensuite faire le point sur ce dossier lors d'une rencontre qui aura lieu plus tard en mai à Hanoi, au Viêtnam.

« DES POSSIBILITÉS ÉNORMES »

De retour au pays après une visite officielle en Chine, où il a fait la promotion du bois d'oeuvre canadien, le ministre du Commerce international François-Philippe Champagne a indiqué à La Presse hier que le gouvernement Trudeau ne demeurera pas les bras croisés alors que certains brandissent des politiques protectionnistes.

« Le commerce fait partie de l'ADN du Canada. On continue notre démarche de diversification des marchés. Le Mercosur est une région qui représente des possibilités énormes. On lance un processus de consultation.

« Et à Toronto [aujourd'hui] et [demain], nous allons être au coeur des discussions du commerce ouvert et progressiste dans la région de l'Asie-Pacifique », a affirmé le ministre Champagne. 

« Le Canada veut jouer un rôle important dans l'ouverture des marchés, que ce soit du côté du Pacifique, de l'Amérique du Sud ou encore de l'Europe », a ajouté M. Champagne, en faisant allusion à l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne.