Un nouvel accord de libre-échange permettant d'éliminer les barrières au commerce intérieur devrait permettre d'ajouter des milliards de dollars à l'économie canadienne.

L'Accord de libre-échange canadien (ALEC), dévoilé à Toronto vendredi, a d'ailleurs été salué par le premier ministre Philippe Couillard, qui était de passage à Montréal, vendredi, pour prononcer une allocution devant des participants à un déjeuner-causerie de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

L'accord pancanadien s'applique à tous les secteurs, sauf lorsque des exclusions particulières sont indiquées.

Les hauts responsables ont eu de la difficulté à mettre un montant précis sur les bénéfices économiques potentiels que représente cet accord, mais le ministre ontarien du Développement économique, Brad Duguid, qui présidait les négociations, affirme que l'entente devrait permettre d'ajouter 25 milliards $ par année à l'économie canadienne.

«C'est une très bonne nouvelle. Ça va ajouter à notre activité économique. Ça fait des occasions pour nos entreprises, par exemple l'accès aux marchés publics de l'Ontario va être grandement facilité par cet accord-là», a pour sa part opiné le premier ministre Couillard.

En plus «c'est un accord qui a été mis au point par les provinces et les territoires. Le fédéral s'est joint à ce mouvement-là pour le finaliser», a relevé le premier ministre du Québec.

L'accord n'inclut cependant pas une entente visant à harmoniser les normes sur l'alcool à travers le pays. Un groupe de travail doit plutôt livrer ses conclusions à ce sujet d'ici le 1er juillet 2018.

L'entente met également la table pour de nouvelles négociations visant à établir une procédure pour aider les provinces et territoires à réglementer le commerce de la marijuana récréative.

Prenant aussi la parole devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, la ministre de l'Économie du Québec, Dominique Anglade, a rappelé que la province exportait 80 % de ce qu'elle produit, mais beaucoup au sein même du Canada.

«Il ne faut jamais oublier que l'on exporte plus au Nouveau-Brunswick qu'on exporte en France, qu'on exporte plus en Colombie-Britannique qu'on exporte en Chine», a souligné la ministre Anglade.

Selon des hauts responsables, l'accord placera les entreprises canadiennes sur un pied d'égalité avec les sociétés étrangères lorsque viendra le temps de soumissionner pour des contrats gouvernementaux à travers le pays.

«(L'accord) comporte plusieurs éléments que nous recommandions depuis des années, comme une approche par liste négative, des clauses sur la mobilité de la main-d'oeuvre et un mécanisme de règlement des différends. Bien sûr, certains irritants vont demeurer, mais on peut affirmer que l'ALEC crée vraiment un cadre novateur qui permettra de résoudre plusieurs problèmes liés à la réglementation et qui faisaient obstacle au commerce entre les provinces», a déclaré la vice-présidente principale de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, Martine Hébert.

Interviewé à Montréal, le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, a concédé qu'un tel accord était souhaité depuis longtemps.

«Ça fait longtemps que le milieu des affaires se plaint qu'il est plus compliqué de faire des affaires, souvent, avec le reste du Canada, avec d'autres provinces, qu'avec les pays avec lesquels on avait déjà signé des accords internationaux», a-t-il affirmé.

«Ça fait longtemps qu'on espérait que les politiciens aient la maturité de le faire», a-t-il ajouté.