Le croissance de l'économie canadienne a progressé de 2,6% au quatrième trimestre, en rythme annualisé, une croissance plus forte que prévu portée par la consommation et les exportations, a annoncé jeudi l'institut de la statistique.

Cette croissance est supérieure à la prévision moyenne des analystes, qui tablaient sur une hausse de 2% du PIB au quatrième trimestre, alors que la banque centrale ne prévoyait que 1,5%.

Le rythme de croissance a été revu en hausse pour le troisième trimestre à +3,8% contre une précédente estimation de +3,5%, a indiqué Statistique Canada.

Pour l'ensemble de 2016, l'économie canadienne, affectée par la baisse des prix des matières premières, notamment du pétrole, a affiché une croissance de 1,4%, soit 0,1 point de plus qu'attendu par la banque centrale.

En comparaison, l'économie n'avait crû que de 0,9% en 2015.

Pour les trois derniers mois l'an dernier, l'activité a été stimulée par la consommation des ménages (+2,6% en rythme annuel).

Dans l'ensemble, la demande intérieure finale a augmenté de seulement 0,4% sur un an au quatrième trimestre, un rythme ralenti par rapport au trimestre précédent en raison de la diminution des investissements des entreprises.

Les importations du Canada ont diminué l'an dernier tandis que les exportations ont légèrement progressé, contribuant à la hausse du PIB.

Les investissements dans la construction de logements ont augmenté de 4,8% en rythme annuel entre octobre et décembre, après deux trimestres négatifs.

Les dépenses des administrations publiques ont augmenté en fin d'année, alimentant la croissance de l'économie.

Cette accélération des investissements publics montre que «les bienfaits du plan de relance (budgétaire) du gouvernement fédéral commencent à se faire sentir», a estimé l'économiste Benoit Durocher de la banque Desjardins, y voyant un signe «prometteur» pour les prochains trimestres.

Le revenu disponible des ménages a augmenté au quatrième trimestre, dépassant le rythme de croissance de leurs dépenses de consommation, favorisant une hausse de leur taux d'épargne à 5,8% du revenu disponible.

Ces données viennent étayer l'amélioration de la situation économique du Canada dans les derniers mois avec une tendance favorable sur l'emploi et la réduction du déficit commercial.

Cette embellie a été soulignée mercredi par la banque centrale qui a maintenu sa politique monétaire et son prix de l'argent en estimant que des «inquiétudes» persistaient sur les perspectives dans les prochains mois en raison de «capacités excédentaires» de l'appareil productif.

Pour 2017 et 2018, la Banque du Canada prévoit une croissance de 2,1%.

L'économiste Krishen Rangasamy de la Banque Nationale estime qu'il sera difficile d'atteindre cet objectif cette année, du fait qu'«il n'y a pas beaucoup de potentiel de hausse pour la consommation ni pour la construction résidentielle» soutenus pendant des années par les emprunts.

Plus optimiste, Douglas Porter de la Banque de Montréal table sur une hausse de 2,3% du PIB canadien cette année.