Les ministres européens du Commerce, réunis vendredi à Bratislava, ont « unanimement » apporté leur soutien au traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada (CETA), mettant fin aux dernières réticences sur cet accord longtemps décrié, selon une source européenne.

« Il y a eu un soutien unanime au CETA » lors d'un tour de table vendredi matin, a déclaré cette source.

Les ministres doivent désormais valider l'accord formellement le 18 octobre, lors d'une réunion où sera présentée une « déclaration commune » de l'UE et du Canada, supposée lever les dernières inquiétudes, notamment de l'Allemagne, de l'Autriche ou de la Belgique.

La Commission européenne, mandatée par les États membres pour négocier le traité, « a promis de clarifier certains sujets importants : les services publics, le principe de précaution, la protection des travailleurs, celle des consommateurs, l'impartialité des tribunaux d'arbitrage des investisseurs », a déclaré le ministre de l'Économie allemand, le social-démocrate Sigmar Gabriel.

Elle négociera cette future déclaration « avec le Canada pour avoir un document juridiquement contraignant » approuvé par les 28, a précisé la source européenne.

Le traité en lui-même doit ensuite être signé par l'UE et le Canada le 27 octobre prochain, lors d'un sommet à Bruxelles en présence du premier ministre canadien Justin Trudeau.

« Justin Trudeau ne se déplacera pas pour rentrer les mains vides », a insisté la source européenne.

Le traité de libre-échange sera ensuite provisoirement appliqué, le temps d'être ratifié par les Parlements de tous les pays de l'UE, une procédure qui peut prendre des années.

« C'est un test pour la crédibilité de l'Union européenne en tant que partenaire commercial, donc nous devons conclure cet accord », a ajouté cette source.

« Si on ne conclut pas avec le Canada particulièrement proche de l'UE avec qui peut-on encore espérer conclure des accords ? », a renchéri le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders.

Les ministres devaient également débattre vendredi matin de l'avenir du traité de libre-échange avec les États-Unis (TTIP ou TAFTA), encore en négociations et très décrié en Europe.