Le premier ministre Justin Trudeau ne craint pas l'émergence au Canada d'un protectionnisme comparable à celui qui a vu le jour aux États-Unis et en Europe.

M. Trudeau a fait ces commentaires lundi, à l'occasion de la clôture du sommet du G20 en Chine. Il a aussi demandé aux autres leaders de la planète de lutter contre cette tendance au repli sur soi.

Les chefs d'État des pays membres ont semblé partager le point de vue de M. Trudeau, selon le communiqué final du G20, s'engageant à rejeter toute forme de protectionnisme et à privilégier le commerce et les investissements internationaux.

S'adressant aux journalistes à Hangzhou, M. Trudeau a dit croire que tous les Canadiens sont favorables à une ouverture sur le monde.

Il a dit qu'il hésiterait à comparer le Canada à ce qui se passe ailleurs, puisque les Canadiens sont habituellement ouverts, positifs et optimistes face à l'avenir.

M. Trudeau dit avoir profité de son deuxième sommet du G20 depuis son arrivée au pouvoir pour discuter avec plusieurs dirigeants, dont le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel.

Le bureau du premier ministre a ajouté qu'il avait eu cinq rencontres en marge du sommet, avec la première ministre britannique Theresa May, le président turc Recep Tayyip Erdogan, et des représentants de l'Union européenne, de l'OCDE et de Singapour.

L'accord de Paris sur la lutte contre les changements climatiques a également fait l'objet de discussions, M. Trudeau se disant encouragé par l'annonce d'une ratification prochaine de celui-ci par la Chine et les États-Unis. Le Canada n'en est toutefois pas là, a indiqué le premier ministre, mais il a dit espérer pouvoir franchir ce pas dans les mois à venir.

« La ratification par la Chine et les États-Unis est un encouragement, tant pour les pays membres du G20 que les autres États, à avancer le plus rapidement possible », a-t-il dit.

Le directeur du Groupe de recherche sur le G8 de l'Université de Toronto, John Kirton, espérait toutefois que davantage de développements s'enclenchent dans les derniers jours. « On se serait attendus, après l'engagement à une ratification par les deux plus gros États pollueurs [...] que d'autres fassent de même », a-t-il fait valoir.

Par ailleurs, la ministre canadienne du Commerce international, Chrystia Freeland, a reçu l'assurance que le gouvernement britannique appuiera l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (UE).

La première ministre May a signifié cet appui à l'entente, même si le texte n'a pas encore été officiellement ratifié et même si, par référendum, le Royaume-Uni a décidé de quitter l'Union européenne comptant 28 pays.

Selon Mme Freeland, la leader du gouvernement britannique a donné cette assurance à M. Trudeau lors de leur brève rencontre dimanche, en marge du sommet des pays membres du G20. Un certain mouvement d'opposition au libre marché a toutefois complexifié la donne, a reconnu la ministre.

À ce sommet, le premier ministre Trudeau et la délégation canadienne ont jusqu'ici fait l'éloge de l'accord canado-européen, le qualifiant de progressiste. Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a aussi manifesté son enthousiasme.

Mme Freeland a souligné que l'entente canado-européenne offrirait au Canada l'accès à un marché de quelque 400 millions de personnes.

Cependant, le texte soulève des craintes en Europe, notamment en Allemagne, où on lui reproche de favoriser les multinationales et d'être peu prometteur en matière d'emploi.

Justin Trudeau n'a par ailleurs pas été convié aux discussions concernant le conflit en Ukraine. Les présidents américain et français se sont réunis avec la chancelière allemande pour se pencher sur la situation. Le Canada s'est toutefois engagé, au cours des derniers mois, à envoyer des troupes dans la région.

Le premier ministre canadien partait lundi soir en direction de Hong Kong. Il y rencontrera mardi des hommes d'affaires et il assistera à une cérémonie commémorative au cimetière de guerre Sai Wan.