Dernier jour des Jeux de Rio. Parlons argent, or, pièces de monnaie de collection. À l'occasion des Jeux, la Monnaie royale canadienne a émis une pièce célébrant les athlètes du Canada ; son avers montre une série d'athlètes pratiquant divers sports olympiques.

La pièce en argent pur à 99,99 % pèse 23 g. Sur le revers, sous le profil de la reine, la valeur nominale de la pièce est matricée : 1 $.

Vous pouvez l'acquérir pour 79,95 $.

La question : est-ce un placement ?

« Il y a des gens qui pensent qu'ils font un investissement, mais le marché nous prouve, avec le temps et le recul, que très peu de ces pièces sont des investissements », indique Louis Chevrier, directeur pour la région de Montréal et Laval de l'Association royale de numismatique du Canada et lui-même commerçant dans ce domaine.

MONTRÉAL 1976

La première pièce de monnaie olympique a été émise par la Finlande en 1951 pour les Jeux d'Helsinki, tenus l'année suivante. 

« Mais la plupart des pays en émettaient une ou deux pour l'occasion, et c'était à peu près tout, souligne Louis Chevrier. La Monnaie royale canadienne a été la première à émettre une série de 28 pièces d'argent et 2 pièces d'or pour financer les Olympiques. »

Selon la mise à jour la plus récente du site numicanada.com, la pièce illustrant le Stade olympique, d'une valeur nominale de 10 $ et vendue 15,75 $ à l'époque, vaut maintenant 40 $.

C'est à peu près la valeur de son poids en argent, relève Louis Chevrier.

« La série complète de 1976, qui avait une valeur nominale de 210 $, représente 30 onces de métal. Vous avez facilement 700 $ pour le métal qu'elles contiennent. »

Son calcul se tient : sur Kijiji, deux coffrets de 28 pièces olympiques en argent sont proposés à 750 $ et 850 $.

« L'ensemble coûtait 350 $ à l'époque. Je peux vous dire qu'il n'y a pas beaucoup de gens qui achètent ces ensembles comme collectionneur aujourd'hui. Les gens les achètent pour la valeur du métal. »

Avec l'inflation, les 350 $ payés à l'origine valent 1450 $ aujourd'hui.

DRÔLES DE THÈMES

La Monnaie royale canadienne a émis cette semaine une pièce qui commémore le centenaire de la bataille de Beaumont-Hamel, où un régiment terre-neuvien montant à l'assaut des lignes allemandes a été anéanti en quelques minutes. La pièce, d'une valeur nominale de 20 $, coûte 120 $. Le sujet est historique et sérieux. Mais le catalogue montre aussi des pièces commémoratives pour le 50e anniversaire de la série télévisée Star Trek.

La Monnaie royale lance chaque année environ 200 nouvelles pièces de collection, la plupart en argent fin, certaines en or ou en platine.

Son objectif : faire des profits. Elle choisit donc des thèmes populaires.

Comme Superman et Batman.

La pièce en or 14 carats Batman vs Superman : L'aube de la justice (oui, oui, c'est son nom) a été lancée cette année au prix de 749,95 $. Son tirage de 3000 pièces est épuisé à 99 %, nous indique le site web de la Monnaie.

« À l'occasion, il y a des pièces qui sont tirées à très peu d'exemplaires et qui sont très populaires, constate Louis Chevrier. Pendant une période de temps, ces pièces peuvent prendre une plus-value assez importante. »

Et plus tard ? « Quelquefois, la valeur se maintient ; d'autres fois, ça retombe avec les années. »

LEUR PESANT D'OR OU D'ARGENT

La pièce olympique et celle commémorant Beaumont-Hamel ont été frappées à 10 000 exemplaires.

« Il y a eu un temps où la Monnaie émettait des quantités beaucoup plus élevées », informe Louis Chevrier.

Elle a depuis changé sa stratégie.

« Elle fait de petites quantités et vend les produits beaucoup plus cher. »

Les nouvelles émissions s'épuisent plus rapidement, ce qui tend à maintenir la valeur des pièces.

Mais ne rêvez pas trop.

Il ne faut pas confondre avec la numismatique classique, qui consiste à collectionner les pièces de monnaie de circulation pour leur intérêt historique ou leur rareté.

On achète des pièces frappées pour les collectionneurs parce qu'elles nous plaisent. Parce que le thème qu'elle célèbre ou commémore nous tient à coeur.

Pas pour faire de l'argent.