Les négociations se poursuivaient encore, jeudi, entre Postes Canada et son principal syndicat, après que l'offre d'arbitrage final faite par le ministère fédéral du Travail eut été rejetée par le syndicat.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), qui représente les 47 000 employés de Postes Canada, a confirmé jeudi après-midi que des discussions avaient toujours cours dans l'espoir d'éviter le lock-out déjà évoqué par la direction.

Le syndicat dispose déjà d'un mandat de grève, mais il n'a pas l'intention de l'exercer pour l'instant.

L'espoir qui était apparu avec la possibilité de confier le litige entre les parties à l'arbitrage s'est vite éteint, jeudi matin, après que le syndicat eut refusé cette offre.

C'est la ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'oeuvre et du Travail, MaryAnn Mihychuk, qui avait proposé à la direction de Postes Canada et au syndicat de soumettre leur différend à l'arbitrage final.

Tard mercredi soir, la direction de Postes Canada avait accepté l'offre et reporté sa menace de lock-out, afin de laisser le temps au syndicat d'étudier la question.

Mais dès jeudi matin, le syndicat a fait savoir qu'il refusait l'offre d'arbitrage puisque, à ses yeux, la question de l'équité salariale envers les femmes relève d'une loi, et non d'une question de négociation de la convention collective avec la direction de Postes Canada.

Cette question de l'équité salariale est en fait reliée à la rémunération des facteurs en milieu rural et suburbain, qui sont majoritairement des femmes, et qui sont nettement moins rémunérés que les facteurs en milieu urbain, qui sont majoritairement des hommes.

«Nous lui sommes reconnaissants de son offre d'aide, mais le principe d'un salaire égal pour un travail de valeur égale est garanti par la loi. Il ne s'agit pas d'un avantage pouvant être accordé ou refusé par un arbitre», a fait savoir le président national du STTP, Mike Palecek.

Selon le syndicat, les facteurs en milieux rural et suburbain, dont 70 % sont des femmes, gagnent 30 % de moins que leurs homologues des grands centres urbains.

Malgré son rejet de l'offre d'arbitrage, le syndicat soutient qu'il est toujours prêt à négocier avec la partie patronale. «Le syndicat souhaite toujours conclure un règlement négocié et il encourage la population à continuer d'utiliser le service postal», a-t-il fait savoir par communiqué.

De son côté, la partie patronale se disait prête à confier le litige à l'arbitrage «afin de résoudre l'impasse dans les négociations». La société disait y voir «une occasion pour les deux parties d'en arriver à une résolution acceptable» du conflit.

«La conclusion d'ententes négociées est toujours l'option la plus souhaitable, mais il est devenu clair, après sept mois de négociations, que les parties demeurent très éloignées sur les principaux enjeux à la table de négociation», a affirmé la direction.

Plusieurs points sont en litige, parmi lesquels la rémunération des facteurs en milieu rural et suburbain, l'instauration d'un régime de retraite à cotisations déterminées plutôt qu'à prestations déterminées pour les nouveaux employés, de même que la création de postes temporaires et à temps partiel.

«L'incertitude causée par la longue durée des négociations a une forte incidence négative sur l'entreprise, nos employés et nos clients», a ajouté Postes Canada.

Postes Canada avait indiqué qu'elle repoussait la possibilité de déposer un préavis de lock-out à 12h01, lundi. Cette annonce incluait également la suspension de certaines dispositions de la convention collective. Le tout est donc reporté à lundi, à moins d'autres développements d'ici là.