Alors que le syndicat exhorte Postes Canada à poursuivre les négociations, la société d'État durcit sa position et fait maintenant valoir que ses offres formulées le 25 juin sont finales.

Bref, advenant un refus du syndicat d'accepter ce que propose la partie patronale, il n'y aura plus d'offres sur la table.

Postes Canada affirme que ces offres du 25 juin visaient à assurer une résolution rapide des négociations sans arrêt de travail. On y retrouvait des augmentations de salaire «modestes» et les offres ne prévoyaient aucun changement au régime de retraite pour les employés actuels, assure la société.

Le syndicat y avait répondu avec des revendications qui, selon Postes Canada, se chiffraient à au moins un milliard de dollars pour la durée de la convention collective.

Elles avaient été refusées samedi par la société d'État qui les jugeait inabordables, et les négociations avaient repris.

Mais depuis, l'entreprise dit que «les répercussions de l'incertitude» se font sentir et que le volume de lettres et de colis fond à vue d'oeil.

Ainsi, cette situation l'oblige à confirmer ses dernières offres du 25 juin, soutient-elle.

Ni l'employeur ni le syndicat n'auraient donné le préavis de 72 heures pour le déclenchement d'un lock-out ou d'une grève.

Le principal point litigieux est celui des changements que l'employeur souhaite apporter au régime de retraite de ses employés. Le syndicat rejette l'idée de fournir aux nouvelles recrues un régime fonctionnant comme un REER, c'est-à-dire avec des cotisations déterminées, plutôt que le régime actuel, qui assure des prestations déterminées.

Dans son communiqué diffusé lundi après-midi, Postes Canada prévient qu'«advenant un arrêt de travail complet, Postes Canada n'exercera pas ses activités. Les lettres et les colis ne seront pas livrés, et aucun nouvel article ne pourra être accepté».

Pour sa part, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a répliqué en affirmant qu'il présentait à la table de négociation des propositions destinées «à accroître la rentabilité de la société d'État et à améliorer les services». Selon lui, Postes Canada «crée de l'incertitude» au sein de la population en «avertissant celle-ci d'éviter d'utiliser le service postal».

Le STTP a dit vouloir poursuivre les négociations, sans toutefois se prononcer sur une prochaine action qu'il pourrait entreprendre.

«Nous voulons rassurer la population et le milieu des affaires de notre intention de poursuivre les pourparlers tant que subsiste l'espoir que les parties offrent des suggestions sur la façon de mieux servir l'ensemble de la population», peut-on lire.

Le dernier arrêt de travail à Postes Canada remonte à 2011. Durant 10 jours, le personnel avait procédé à des grèves tournantes et subi des lock-out avant qu'Ottawa ne force les employés à reprendre le boulot avec une loi spéciale.