L'économie canadienne a enregistré en février sa première contraction mensuelle depuis septembre, après avoir débuté l'année en lion.

Le produit intérieur brut a diminué de 0,1 % en février, après avoir avancé de 0,6 % en janvier, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Ce déclin faisait suite à quatre mois de croissance consécutifs et était conforme aux attentes des économistes, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

«Même si un déclin du PIB mensuel n'est jamais une bonne nouvelle, celui-ci était largement attendue et il ne détourne pas complètement l'attention de la plaisante surprise qu'a été la croissance du début de l'année», a estimé l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter.

«Avec le solide début d'année, avec les prix du pétrole qui s'éloignent de leur creux, et avec les mesures fiscales de relance qui s'en viennent, nous nous enlignons pour une croissance de 1,8 % du PIB pour l'ensemble de 2016.»

La Banque du Canada a récemment révisé à la hausse sa prévision de croissance pour l'année en cours, pour la porter à 1,7 %, en raison des fortes dépenses prévues par le gouvernement fédéral dans son budget.

Ces investissements d'Ottawa devraient contrebalancer une partie des dommages causés par la chute des prix du pétrole.

Cependant, l'économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld, a noté que la faiblesse des résultats en février pourrait être un avant-goût de ce qui s'en vient.

«Nous avons des raisons de croire que février sera suivi par de décevants résultats pour les quelques prochains mois, indépendamment de l'important gain affiché pour le marché de l'emploi en mars», a affirmé M. Shenfeld.

«Les importations américaines ont diminué en mars, incluant des déclins dans des catégories pour lesquelles le Canada est une grand fournisseur. Les ventes des détaillants canadiens ont dépassé la croissance des revenus et pourraient être artificiellement gonflées par des conditions météorologiques bien plus clémentes que les normales saisonnières pour le trimestre d'hiver.»

L'activité des industries productrices de biens a diminué en février, tandis que celle du secteur des services est restée essentiellement inchangée.

La production des industries productrices de biens a reculé de 0,6 % en février, victime de replis dans la fabrication et dans l'extraction minière, l'exploitation en carrière et l'extraction de pétrole et de gaz naturel.

La production manufacturière a reculé de 0,8 % après avoir grimpé pendant trois mois. La fabrication de biens durables a diminué de 1,8 %, tandis que celle des biens non durables a cédé 0,4 %.

Les industries productrices de services ont vu un recul notable dans le commerce de gros, lequel a été contrebalancé par une hausse dans le secteur du commerce de détail, ainsi que dans le secteur public et celui des services d'hébergement et de restauration.

Le secteur du commerce de gros s'est contracté de 1,8 % en raison de la faiblesse des grossistes de machines, de matériel et de fournitures, suivis des sous-secteurs des véhicules automobiles et de leurs pièces et des matériaux et fournitures de construction. Le commerce de détail a progressé de 1,4 %.