Les retombées du Partenariat transpacifique (PTP) sur l'économie canadienne à long terme ? Minimes. Une hausse de 0,068 % de l'économie canadienne qui créerait au net 7600 emplois - dont 220 emplois hautement qualifiés - en 2035, conclut une étude de l'Institut C.D. Howe.

L'impact économique au Canada de cet accord de libre-échange - qui a été signé par Ottawa, mais qui n'a pas été ratifié - serait de 485 millions en 2018 (+ 0,01 % du produit intérieur brut réel) et de 2,9 milliards (+ 0,07 %) en 2035.

« Pour les ménages, c'est un impact équivalant aux dernières baisses d'impôt pour la classe moyenne du gouvernement Trudeau [3,4 milliards] »,explique  Daniel Schwanen, vice-président de la recherche de l'Institut C.D. Howe.

« Il n'y aurait pas un grand impact car il n'y aurait pas une grande libéralisation des échanges [dans le Partenariat transpacifique], mais c'est la seule option qu'on a avec l'Asie actuellement », ajoute M. Schwanen.

Des 12 pays signataires du traité, c'est le Viêtnam qui en profiterait le plus avec une hausse de 1,90 % de son économie en 2035 en raison de l'accord de libre-échange. Suivent la Nouvelle-Zélande (+ 0,38 %), Singapour (+ 0,181 %), le Japon (+ 0,135 %) et la Malaisie (+ 0,103 %). Avec une hausse de 0,068 % de son PIB, le Canada arrive au 6e rang sur 12 pays, sous la moyenne de + 0,075 %, mais devant les États-Unis (+ 0,033 %, 7e rang), dont la taille de l'économie représente 61 % du PIB total des 12 pays signataires.

Le Chili et le Pérou sont les deux pays signataires qui verront un impact négatif, selon l'étude de l'Institut C.D. Howe, qui a été codirigée par Dan Ciuriak, consultant et ex-économiste en chef du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.

Environ 43 % des pertes de l'industrie des produits laitiers est attribuable à l'importation de lait étranger, tandis que le reste des pertes s'explique par la baisse prévue du prix du lait canadien en raison de l'accord. Le PTP ferait passer la part du lait produit à l'étranger « de pratiquement 0 % à 4 % du lait au pays », selon Daniel Schwanen.

« Plusieurs pays ont des barrières tarifaires qui protègent leur agriculture », dit Daniel Schwanen. Le PTP prévoit que les barrières commerciales pour l'échange de services devront demeurer au niveau actuel. « C'est favorable à long terme, même si c'est moins favorable que si les barrières tombaient », dit M. Schwanen.

ET SI C'EST NON ?

Le gouvernement Trudeau mène actuellement des consultations à savoir s'il ratifiera le PTP. Selon l'Institut C.D. Howe, ne pas ratifier l'accord entraînerait un impact négatif de- 0,026 % (- 1,7 milliard) sur l'économie canadienne en 2035.