La dette des ménages canadiens s'est hissée à un nouveau niveau record au quatrième trimestre de l'an dernier, alimentée en grande partie par les prêts hypothécaires.

La dette totale des ménages, qui inclut le crédit à la consommation, les prêts hypothécaires et les prêts non hypothécaires, a progressé de 1,2% pour s'établir à 1923 milliards $ à la fin de l'an dernier.

Ce montant comprend 573,6 milliards $ en crédit à la consommation et 1262 milliards $ en dette hypothécaire.

Cette croissance a fait passer le ratio d'endettement au revenu disponible au nouveau sommet de 165,4%, comparativement à 164,5% au troisième trimestre.

Cela signifie que les ménages canadiens détiennent en moyenne 1,65 $ de dette pour chaque dollar gagné après impôts et autres frais payés au gouvernement.

La faiblesse des taux d'intérêt a permis aux ménages de contracter davantage de dettes, essentiellement des hypothèques, a noté l'économiste Diana Petramala, de la Banque TD, qui s'attend à ce que la croissance de l'endettement surpasse celle du revenu disponible pendant la première moitié de 2016.

«Les taux d'intérêt pour les prêts à la consommation ont reculé de nouveau depuis le début de l'année, ce qui ne peut qu'encourager une nouvelle accélération de l'activité d'emprunt», a-t-elle estimé.

«Même si l'augmentation des dépenses et de l'emprunt aidera à soutenir la croissance économique, les ménages deviennent de plus en plus vulnérables à un éventuel choc des taux d'intérêt ou à un ralentissement du marché de l'habitation.»

Cependant, l'économiste Laura Cooper, de la Banque Royale, a noté que la mise en application, le mois dernier, de nouvelles règles sur les hypothèques «pourrait réduire l'appétit pour les prêts hypothécaires jusqu'à un certain point».

Ces changements font notamment en sorte que les acheteurs de propriétés évaluées à plus de 500 000 $ doivent allonger de plus importantes mises de fonds.

Le ratio du service de la dette des ménages, soit le total des paiements obligatoires de capital et d'intérêt en proportion du revenu disponible, s'est établi à 13,8% au quatrième trimestre, comparativement à 13,5% au troisième trimestre.

Malgré la hausse du niveau d'endettement des ménages, la valeur de leurs actifs financiers a rebondi, ce qui a aidé à faire croître la valeur nette des ménages de 1,6% au quatrième trimestre, à 9479 milliards $.

Les actifs financiers ont augmenté de 2,2% après avoir retraité lors des deux trimestres précédents, tandis que les actifs non financiers, qui comprennent les biens immobiliers, ont avancé de 0,7%.

La valeur nette des ménages par habitant s'est établie à 263 200 $, en hausse de 1,5% par rapport au trimestre précédent, a précisé Statistique Canada.